Deux Casques bleus ont été tués par des rebelles lundi en Centrafrique, portant à 7 le nombre de morts parmi le contingent de la mission de l’ONU (Minusca) depuis le début de l’offensive des rebelles contre le régime du président Faustin Archange Touadéra, réélu officiellement dans la journée, a annoncé l’ONU.
“Un Gabonais et un Marocain ont été tués lundi, à 17 km de Bangassou (préfecture du Mbomou), dans le sud de la RCA, suite à l’embuscade de leur convoi par des éléments des groupes armés coalisés”, a annoncé la Minusca dans un communiqué.
La ville de Bangassou, située à 750 km à l’est de la capitale Bangui, est “sous le contrôle de la Minusca” depuis que les rebelles, dans la nuit de vendredi à samedi, ont “abandonné les positions qu’ils occupaient (depuis le 3 janvier, NDLR) et fui la ville” après avoir reçu un ultimatum de l’ONU, selon Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
“Lourd tribut”
“La Minusca a payé un lourd tribut avec sept Casques bleus tombés au service de la paix, depuis le lancement des attaques coordonnées et simultanées par les anti-Balaka, le 3R, le MPC et l’UPC, alliés à l’ancien président François Bozizé. Mais elle reste engagée à poursuivre son mandat de protection des populations civiles et de sécurisation des élections”, a assuré dans le communiqué Mankeur Ndiaye, le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique.
Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielles et législatives, une offensive dans le but d’empêcher la réélection du président Touadéra.
Mais ils se sont heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : quelque 12.000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents depuis 2014 mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays à la rescousse de M. Touadéra et d’une armée démunie.
Depuis qu’ils ont juré de “marcher sur Bangui”, les rebelles mènent des attaques sporadiques mais parfois violentes, généralement loin de la capitale.