Colonialisme, la face obscure du protectorat

La colonisation a fait son temps. Mais des deux côtés de la Méditerranée, les mémoires des populations colonisées sont vives. Elles ont soif de justice, réclament des comptes au pouvoir politique, se substituent aux historiens... Au Maroc et en France, ces débats se parent d’enjeux nouveaux. Dans ce duel entre histoire et mémoire, que retenir du protectorat ?

Par

Maréchal Hubert Lyautey (1854-1934)
Nommé Résident général au Maroc, entre 1912 et 1925, le général Hubert Lyautey vise à pacifier et restaurer le Maroc traditionnel et le trône alaouite, en respectant l’essence du protectorat. Un équilibre difficile à trouver. Crédit: AFP

A intervalle régulier, le sujet de la colonisation revient hanter les esprits des dirigeants français. On se souvient du tollé en février 2005, en France, lorsque les parlementaires avaient tenté de voter une loi reconnaissant “le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord”. Vent debout, les historiens s’étaient rebellés. Puis Jacques Chirac avait tranché et rejeté l’article sacrilège. C’est un fait : sous les derniers présidents français, ce débat sur les colonies a été récurrent, oscillant entre l’autoflagellation pour Jacques Chirac et François Hollande et l’arrogance pour Nicolas Sarkozy et son fameux discours de Dakar en 2007, où il avançait que l’Afrique était repliée sur elle-même… L’actuel chef de l’État français, Emmanuel Macron, n’a pas dérogé à…

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