L’information fait déjà jaser en Israël, surtout du côté des habitués du stade Teddy Kollek à Jérusalem. Le club du Beitar Jérusalem, dont les supporters et les groupes ultras sont réputés pour être très proches de l’extrême droite israélienne vient d’être racheté… par un riche Émirati, qui fait partie de la famille royale d’Abou Dhabi.
La photo du Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Nahyan en compagnie du propriétaire du club, Moshe Hogeg, à Dubaï après l’accomplissement des formalités de rachats a déjà fait le tour du monde. Le cheikh a « acheté environ 50 % des parts du Beitar en échange d’investissements de 300 millions de shekels (76 millions d’euros) dans le club au cours des dix prochaines années » indique un communiqué des deux parties, qui souligne que c’est l’un des fils du Cheikh Hamad qui représentera son père dans les affaires concernant le club qui s’appelle officiellement le Beitar Trump Jérusalem. Suite au passage de l’ancien président américain au mur des lamentations et de sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, le Beitar a officiellement changé son nom pour honorer Trump en 2018.
Six fois champion d’Israël, d’un point de vue international, le club est surtout connu pour les positions de son groupe ultras « La Familia ». Anti-Arabes et musulmans, le groupe qui compte un chant proférant des insultes à l’égard du prophète Mohammed a déjà été au cœur de polémiques suite à des cris de singes lancés à l’encontre d’Antoine Conte, l’ancien joueur du PSG évoluant au sein du Beitar Jérusalem. Néanmoins, depuis 2017, le club fait des efforts pour changer son image. Cette année-là, un prix pour sa lutte contre le racisme lui avait été remis des mains du président israélien Reuven Rivlin.
Le rachat du club héritier de la droite nationaliste israélienne par un Émirati s’inscrit dans la lignée des changements géopolitiques que connaît la région, avec les accords de normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël, signés en septembre dernier à Washington.