Son nom suscite la méfiance chez nos interlocutrices. Des silences qui en disent long sur l’aura qu’elles prêtent à celle qu’on connaît sous le surnom de “la veuve noire”. Sous son voile intégral noir où d’épaisses lunettes rectangulaires comblent la fente laissée pour les yeux, Fatiha Mejjati, née en 1961 à Casablanca, dirigeait d’une main de fer plusieurs madafa de l’EI – ces maisons où transitent les femmes en attente de mariage. Une responsabilité qui l’a hissée haut dans la hiérarchie de l’organisation, au point d’être désignée par un autre surnom, tout autant évocateur: Oum Al Mouminine, la “mère des croyants”.
Fugitive?
Partie rallier Daech à l’été 2014, Fatiha Mejjati est régulièrement annoncée morte. “Elle aurait tenté, ces dernières semaines, de s’évader, encore une fois, du camp où elle est détenue”, rapporte…“Fatiha Mejjati serait isolée pour ne pas être à la merci des femmes détenues dans les camps, ses anciennes victimes”