Il suffit de jeter un œil sur les Unes des plus grands journaux pour se faire une idée de la place qu’occupe Diego Armando Maradona dans le cœur et l’esprit de toutes les générations. Apprécié par les plus jeunes qui ont suivi ses prouesses techniques en cassettes VHS, en CD ou en DVD, avant que YouTube et le streaming ne se mêlent à la danse, le footballeur argentin était adulé par ceux qui l’ont vu dribbler la moitié de l’équipe nationale anglaise au Mondial 1986 avant de marquer un premier but de la main, ce qui lui a valu le surnom de “main de dieu”, puis de pousser le ballon au fond. Mais il était surtout hissé au rang de dieu par les Argentins et les Napolitains.
Lionel Messi nous excusera, car il le pense aussi certainement, mais l’Argentine est connue pour son soleil, le tango et… Diego Maradona
Lionel Messi nous excusera, car il le pense aussi certainement, mais l’Argentine est connue pour son soleil, le tango et… Diego Maradona, “el pibe de Oro”, le “gamin en or”. Sa disparition ce mercredi 25 novembre a eu l’effet d’une bombe. À Buenos Aires, les larmes coulent toujours à l’heure où des hommages sont rendus partout dans le monde. Jamais la disparition d’un joueur de football n’a eu autant d’impact, peut-être parce que Diego était tout sauf un simple joueur de football.
Diego l’éternel
Maradona, c’est le football. Dans toute sa splendeur, dans tous ses excès. Il a vécu une vie de rockstar, une vie à mille à l’heure. Diego a vécu comme il a joué, pour finalement tirer sa révérence à 60 ans, quelques jours après son anniversaire. La disparition de celui qui disait qu’“arriver dans la surface et ne pas pouvoir tirer au but, c’est comme danser avec sa sœur”, pour résumer sa vie sur et en dehors des terrains, a endeuillé la planète.
La mort de Diego a réalisé ce que le Covid-19 n’a pas réussi à faire : unifier les Unes des médias sportifs et des médias généralistes
La mort de Diego a réalisé ce que le Covid-19 n’a pas réussi à faire : unifier les Unes des médias sportifs et des médias généralistes. Ce 26 novembre, aucune différence de traitement entre un média de gauche, du centre ou de droite. Le sujet, c’est la mort de celui que l’on surnomme “Moul l’Ballon” au Maroc.
Dans un pays qui ne jure que par le football, le Marocain ne participe jamais à un débat pour déterminer qui de Pelé ou Maradona est le meilleur. Pour un peuple qui se lève et crie pour un petit-pont, c’est une évidence. Diego nous a fait aimer l’Argentine, son football, sa musique, sa danse et sa cuisine. Il suffit de revoir les images de l’engouement autour de Maradona lorsqu’il foulait la pelouse du stade Sheikh Laghdaf à Laâyoune en 2015, lors du match de gala de la Marche verte, pour réaliser à quel point il était adulé au royaume.
Grand moment …. Maradona avec le maillot de l’équipe nationale ! pic.twitter.com/BylZzq6lEi
— Karim La Lame (@KarimLaallam) November 25, 2020
La mort de Diego a chamboulé les plans de toutes les rédactions. Les couvertures ont été décidées et dessinées à la dernière minute en l’honneur du “Dios”. L’Équipe n’y est pas allée par quatre chemins, et a titré “Dieu est mort”.
La une de @lequipe en hommage à Diego #Maradona.
19 pages sur la légende argentine à lire dès 0h30 en numérique et jeudi dans le quotidien. pic.twitter.com/aV19n9lRQA— L’ÉQUIPE Pro (@lequipe_pro) November 25, 2020
Le quotidien français Libération a quant à lui titré “Céleste” sous une photo culte de Diego Maradona :
À l’image de L’Équipe, AS, le média sportif madrilène, titre aussi “Dieu est mort” :
En Belgique, c’est Le Soir qui a mis le footballeur argentin en Une pour un dernier hommage : “Noir ou blanc, jamais gris.”
La mort de Maradona a aussi ému le Danemark, comme l’atteste cette Une du quotidien Ekstra bladet, qui titre : “Dieu a récupéré sa main.”
En Italie, où Diego a fait des merveilles avec Naples, les médias de toutes les appartenances politiques ont laissé de côté leur rivalité le temps de rendre hommage à l’Argentin, comme Il Messaggero et Tutto Sport qui titrent “Adios” (“Adieu”) en jouant avec le numéro 10.
En Argentine, tout le monde est d’accord, la mort du “Dios” a éclipsé toutes les actualités d’un pays qui ne vit pourtant pas sans problèmes sociaux. Olé écrit “infinito” (“infini”) à la place de l’année de mort de Maradona.
Même chose au Brésil, le rival footballistique de l’Argentine, qui pleure la mort d’un génie et titre “Le plus humain des dieux” :
Même en Angleterre, pays victime de la “main de dieu” du footballeur, les journaux pleurent la disparition de l’éternel génie du football :
La mosaïque des Unes de journaux de la planète en dit long sur l’impact qu’a eu la nouvelle du décès de Maradona :