Ligue des Champions CAF : le Raja laisse filer son ticket pour la finale dans des conditions compliquées

Le Raja s’est incliné (3-1) mercredi soir au Caire, pour le compte de la demi-finale retour de Ligue des Champions CAF, face au Zamalek. Pourtant, les Verts n’ont pas démérité sur l’ensemble du match.

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Zamalek - Raja (3-1). demi-finale de Ligue des Champions CAF, le 4 novembre 2020. Crédit: DR

On doit remercier les joueurs pour l’effort qu’ils ont fourni car on a pu dominer pendant plus d’une heure de jeu avant d’être épuisés. Physiquement, c’était compliqué de suivre le rythme du Zamalek qui a pu reprendre le contrôle”, a déclaré en zone mixte le coach du Raja, Jamal Sellami, pour justifier la défaite des siens (3-1) en demi-finale retour de Ligue des Champions. Un constat partagé par tous les spécialistes sur les plateaux TV ou les observateurs sur les réseaux sociaux.

Si, physiquement, il n’y avait pas photo entre les deux équipes mercredi soir, c’est surtout parce que plus de 14 joueurs des Verts sortaient d’une semaine de quarantaine, due à leur contamination par le Covid-19 il y a une dizaine de jours. Les Rajaouis ne se sont donc pas entraînés en groupe, et ce genre de détail se paye très cher au plus haut niveau. Toujours est-il que le Raja a cru en ses chances de qualification, et a même mené au score à une période du match.

Manque de fraîcheur, manque de lucidité

Après une défaite au match aller (0-1), le Raja n’avait pas d’autre choix que de gagner au Caire pour espérer décrocher son ticket pour la finale. Les hommes de Jamal Sellami sont donc vite entrés dans le match, en dominant la majorité des compartiments de jeu, sans pourtant parvenir à être efficaces face à la défense du Zamalek.

Malheureusement pour les Verts, ils ne pouvaient pas se permettre le luxe d’être dans la gestion. Ils se jetaient sur les deuxièmes ballons en multipliant les courses, pour finir une première mi-temps à bout de souffle. Lors de cette première mi-temps, les Casablancais ont essayé de trouver la faille et croyaient pouvoir le faire lors des 20 premières minutes lorsque Ben Malango a été accroché dans la surface, sans que l’arbitre n’esquisse le moindre geste.

Domination certes, mais stérile qui n’a pas mis en grand danger les Cairotes. Ces derniers se sont contentés d’accompagner des Verts en manque de lucidité, alertant sur le niveau de préparation physique des coéquipiers de Mohsine Moutouali qui revenaient de la pause avec le même état d’esprit. Au bout de trois minutes de jeu, la frappe de Malango est déviée pour finir dans les filets de Mohamed Abou Gabal, le portier du Zamalek (0-1). Tout est relancé.

Effondrement et arbitrage maison

À l’issue du match, le constat était le même… sans la contamination Covid et la quarantaine d’une semaine, les Verts auraient sûrement eu les jambes de finir ce qu’ils avaient commencé, mais cette fois, ils étaient trop courts. Le but de Malango a poussé le Zamalek à réagir. L’ex du Wydad, Achraf Bencharki, a repris le jeu à son compte, épaulé par l’international tunisien et star du club cairote Ferjani Sassi. Ce dernier ne tarde pas à trouver la brèche, bien aidé par un placement hasardeux des milieux de terrain du Raja qui semblaient dépassés. L’extérieur du pied du Tunisien trouve le petit filet de Bouaamira pour remettre en confiance des Cairotes bousculés (1-1).

Agacés par quelques décisions du corps arbitral sénégalais, les Rajaouis ont perdu pied pour finalement encaisser un 2e et un 3e but par manque de concentration

La suite est logique. Effondrement physique des joueurs du Raja qui peinent à réaliser les mêmes courses qu’en première période. Les efforts sont limités, et même les changements effectués par Jamal Sellami n’apportent rien. Les tentatives du Raja sont repoussées par une défense concentrée, ou arrêtées par quelques coups de sifflet incompris. D’ailleurs, l’arbitre sénégalais du match, Maguette N’Diaye, ne s’est pas tourné vers l’écran de la VAR tout au long du match, alors qu’il y avait quelques actions litigieuses à vérifier.

Agacés par quelques décisions du corps arbitral sénégalais qui refusait de vérifier les actions, les Rajaouis ont perdu pied pour finalement encaisser un 2e et un 3e but par manque de concentration. Un 4e but signé Achraf Bencharki sur un hors-jeu de plus de 5 mètres a dans un premier temps été validé, avant que l’arbitre ne change d’avis.

Au bout du compte, les Verts sortent la tête haute, confirmant leur retour sur la scène continentale. Après la Coupe de la Confédération remportée à Kinshasa en 2018 et la Supercoupe décrochée aux dépens de l’Espérance de Tunis la même année, une demi-finale de Ligue des Champions est une bonne manière d’alerter la concurrence. Champion du Maroc, le Raja pourra retenter sa chance la saison prochaine pour décrocher sa 4e étoile africaine.