Ils ont fait “la paix” : Israël et le Soudan vont normaliser leurs relations, annonce Trump

Israël et le Soudan ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques, a annoncé ce 23 octobre le président américain Donald Trump, un nouveau coup diplomatique dont il pourra se targuer à 11 jours de la présidentielle aux États-Unis.

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Le président américain Donald Trump au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue soudanais Abdallah Hamdok. Crédit: ALEX EDELMAN / AFP

C’est dans le Bureau ovale, entouré notamment de son ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo et de son gendre et conseiller Jared Kushner, que M. Trump a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait “la paix”.

Le président américain était au téléphone, sur haut-parleur, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue soudanais Abdallah Hamdok. Ce dernier a remercié M. Trump d’avoir décidé de retirer son pays de la liste des États soutenant le terrorisme, affirmant que cette décision aurait un impact économique majeur. “Nous agrandissons le cercle de la paix si rapidement grâce à votre leadership”, a salué de son côté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

“Moment charnière”

Avant le Soudan, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient accepté de normaliser leurs relations avec Israël. C’est “une nouvelle étape majeure vers la paix au Moyen-Orient”, a tweeté un porte-parole de la Maison-Blanche, Judd Deere.

Peu avant, la Maison-Blanche avait annoncé que Donald Trump allait retirer le Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme. Donald Trump “a informé le Congrès de son intention d’annuler formellement la désignation du Soudan comme État parrain du terrorisme”, a indiqué l’exécutif américain, qualifiant ce développement de “moment charnière” pour le Soudan et les relations entre Washington et Khartoum.

Cette annonce intervient après que le Soudan a “accepté de résoudre certaines demandes des victimes américaines du terrorisme et leurs familles. Hier, en application de cet accord, le gouvernement de transition du Soudan a transféré 335 millions de dollars sur un compte séquestre pour ces victimes et leurs familles”, a précisé la Maison-Blanche. Il s’agit notamment des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie, et qui avaient fait plus de 200 morts.

Hors de la liste noire

Le Soudan, jadis paria de la communauté internationale pour avoir accueilli le chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990, a été condamné à verser de telles indemnisations par la justice américaine. L’accord ouvre la voie à “un nouvel avenir de collaboration et de soutien à la transition historique en cours” au Soudan, selon la Maison-Blanche, qui a salué les autorités de transition du pays. L’exécutif a enfin appelé le Congrès américain à adopter la loi nécessaire pour mettre en œuvre l’accord.

Le Soudan est depuis 1993 sur cette liste noire américaine, synonyme d’entrave aux investissements pour ce pays pauvre. Les États-Unis ont renoué avec Khartoum déjà sous l’ex-président démocrate Barack Obama, lorsque l’ex-président soudanais Omar el-Béchir a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Sud-Soudan.

La révolution qui a balayé Omar el-Béchir n’a fait qu’accélérer le mouvement. Depuis la chute du régime d’el-Béchir en avril 2019, le Soudan est dirigé par une autorité de transition dans laquelle militaires et civils partagent le pouvoir, jusqu’aux élections prévues en 2022.