En pleine crise sanitaire, une grève nationale des médecins du secteur public prévue les 4 et 5 novembre

Dans un communiqué publié le 10 octobre, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a annoncé l’organisation d’une grève nationale les 4 et 5 novembre, ainsi que la poursuite d’un ensemble de moyens de protestation.

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Une équipe de médecins au front contre le coronavirus, à Casablanca en avril 2020. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Ce samedi 10 octobre, le secrétariat général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a relayé un communiqué annonçant une grève nationale des médecins du secteur public, prévue les 4 et 5 novembre prochains, à l’exception des services d’urgences et de réanimation.

Le document prévoit également un ensemble de rassemblements et marches de protestation à l’échelle régionale, en plus de manifestations et de sit-in devant le bâtiment du ministère de la Santé ainsi que devant le Parlement. Les détails concernant ces sit-in et manifestations seront annoncés ultérieurement.

Le communiqué annonce également la reprise d’un ensemble de formes de protestation auxquelles le SIMSP a déjà eu recours par le passé, telles que le port des brassards “509” (en référence à l’indice salarial 509, équivalent du doctorat, qui fait également partie des revendications du syndicat), ainsi que le port de l’uniforme noir qui symboliserait un deuil. Dans la même lancée, le syndicat annonce la poursuite de démissions individuelles et collectives, et le boycott de l’octroi de documents administratifs, à l’exception des certificats de naissance et de décès.

Chose promise, mais non due

Derrière ce nouveau mouvement de protestation, une fatigue accentuée par les conditions particulières de la pandémie de Covid-19, mêlée à une colère vis-à-vis de la non-réactivité du gouvernement face au dossier de revendications des médecins. “Les médecins du secteur public, en attendant que le gouvernement reconnaisse leurs efforts et sacrifices, s’étonnent de voir le gouvernement leur tourner le dos”, peut-on lire dans le communiqué.

Le 6 août, un communiqué conjoint du ministère de la Santé et du SIMSP annonçait la tenue d’une réunion entre les deux parties afin de discuter l’ensemble des revendications du syndicat. Le communiqué indique qu’à l’issue de cette réunion, le ministère a finalement accepté l’un des principaux motifs du dossier revendicatif des médecins du secteur public, à savoir l’augmentation de l’indice salarial et la mise en application de cette augmentation “dans les plus brefs délais”. Le communiqué précise également que d’autres réunions avec le ministère de la Santé devraient avoir lieu, afin de discuter les points restants des revendications du SIMSP.

Interrogé au sujet de ce nouveau mouvement de protestation, le docteur Mountadar Alaoui, président du Syndicat indépendant des médecins du secteur public, nous explique que ce suivi n’a jamais eu lieu, et que l’augmentation de l’indice salarial 509 n’est toujours pas effective : “Cela fait plus d’un mois que l’on attend. Jusqu’à quand ? Nous n’avons eu aucun feedback de la part du ministère. Il y a une ignorance volontaire de notre dossier.” Et d’ajouter : “Nous sommes conscients de l’importance de notre devoir en tant que médecins, mais nous refusons de délaisser nos revendications.”

“Nous travaillons avec un manque de ressources à la fois humaines et logistiques, et nous demandons une amélioration de nos conditions de travail”

Mountadar Alaoui, président du SIMSP

À noter que le retard de la mise en application de l’augmentation des salaires des médecins du public doit passer par la loi de finances, au même titre que toute modification budgétaire concernant les fonctionnaires. Celle-ci est actuellement en cours d’élaboration, et sera présentée devant le roi lors du prochain conseil des ministres.

Parmi les autres revendications des médecins, le communiqué du 10 octobre mentionne également l’extrême difficulté des conditions de travail auxquels ils font face depuis le début de la crise sanitaire. “Nous travaillons avec un manque de ressources à la fois humaines et logistiques, et nous demandons une amélioration de nos conditions de travail. Il ne s’agit pas d’un luxe supplémentaire, mais de droits légitimes”, conclut le président du SIMSP.