Méditerranée : Ankara accuse Athènes de “mentir” pour se dérober au dialogue

La Turquie a accusé vendredi la Grèce de “mentir” pour se dérober au dialogue après qu’Athènes a démenti des discussions à l’OTAN avec Ankara sur une désescalade en Méditerranée orientale.

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Recherche sismique turque en mer Méditerranée, le 10 août. Crédit: TURKISH DEFENCE MINISTRY / AFP

Celui qui ment n’est pas le secrétaire général de l’OTAN, mais la Grèce”, a affirmé le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu lors d’une conférence de presse à Ankara. “Cela montre le vrai visage de la Grèce. (…) Elle n’est pas pour un dialogue.”

Jeudi soir, Athènes avait démenti des pourparlers avec Ankara pour prévenir tout nouvel incident en Méditerranée orientale, annoncés plus tôt par le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.

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Selon le ministre turc, M. Stoltenberg avait contacté et obtenu le feu vert des deux parties avant d’annoncer les pourparlers. “Celui qui pense avoir raison ne se dérobe pas au dialogue. La Grèce sait qu’elle a tort. Les pays européens le savent aussi”, a-t-il déclaré. “Nous sommes toujours prêts au dialogue, mais sans conditions préalables.”

La France accusée d’être “hystérique”

Cavusoglu s’en est aussi pris à la France qu’il a accusée d’“encourager” la Grèce et d’agir de manière “hystérique”“Nous conseillons à la France d’abandonner cette attitude hystérique qui ne sert à rien. Nous faisons partie de l’OTAN”, a-t-il affirmé. “La France devrait venir discuter avec nous sur comment travailler ensemble. Une telle attitude profiterait à tout le monde.”

Les tensions sont vives entre Ankara et Paris à propos des recherches turques d’hydrocarbures dans une zone revendiquée par la Grèce en Méditerranée orientale. La France s’est attiré les foudres du président turc Recep Tayyip Erdogan en affichant son soutien à la Grèce dans cette crise.

Zone sous tension

Ankara avait annoncé mardi l’extension de ses recherches gazières dans une zone riche en hydrocarbures en Méditerranée orientale revendiquée par la Grèce, faisant fi des appels internationaux à apaiser les tensions avec Athènes.

Athènes soutient que le droit d’exploiter les ressources naturelles autour de ses îles situées à proximité des côtes turques lui appartient. Mais Ankara refuse, estimant que cela reviendrait à priver la Turquie de dizaines de milliers de km2 de mer.

Les deux pays ont récemment multiplié les démonstrations de force et mené des manœuvres navales rivales.