Dans son discours face aux médias nationaux, Saâd-Eddine El Othmani a insisté sur le fait que l’heure n’est pas aux critiques mais à l’engagement de tous pour sortir le pays de la crise sanitaire liée au Covid-19. Épaulé par le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, le chef de gouvernement a souligné que le Maroc, à l’image du reste du monde, découvrait encore les particularités d’un virus qui “cache bien des secrets”.
Les deux hommes politiques ont essayé de tenir un discours rassurant dans un contexte où le nombre de cas confirmés monte en flèche depuis la reprise de plusieurs activités. L’appel à la vigilance a été de nouveau lancé et la nécessité de respecter les mesures barrières longuement soulignée, car d’après le chef de gouvernement, le retour à la vie normale tout en protégeant la santé des citoyens est “une équation difficile, qui a nécessité une large réflexion”.
Avec l’Aid Al Adha prévu à la fin du mois, Saâd-Eddine El Othmani a réitéré son appel aux citoyens marocains de ne voyager qu’en cas de nécessité, pour éviter le pire et “conserver les acquis” de la période précédente qui a connu, selon lui, une bonne gestion de l’épidémie.
Troisième phase du déconfinement
Saâd-Eddine El Othmani et Khalid Ait Taleb partagent la crainte d’une deuxième vague épidémique qui pourrait être plus grave. D’après les deux hommes, la reprise des activités a participé à l’augmentation des cas avec l’apparition de clusters.
Le dépistage se fait aujourd’hui en masse au niveau de 26 laboratoires, avec une moyenne de 20.000 tests par jour
Les mesures barrières sont toujours d’actualité malgré le passage à la phase 3 du déconfinement. Dans ce sens, les ministres soulignent que le dépistage se fait aujourd’hui en masse au niveau de 26 laboratoires, avec une moyenne de 20.000 tests par jour, portant le total des tests de dépistage à plus d’un million. Le taux de reproduction est quant à lui toujours fixe (0,7) mais peut varier selon les régions.
Les deux hommes ont également mis en exergue les points suivants :
- Les cas asymptomatiques sont porteurs du virus mais pas malades. Leur isolement est pris en charge lorsque les conditions d’habitation ne le permettent pas, notamment pour les populations vulnérables.
- Le virus de Tanger n’est pas différent. C’est une situation épidémiologique que la ville vit en décalé par rapport aux autres villes et surtout en lien avec la reprise des activités économiques dans la région.
- Une étude sur la souche de Tanger a été réalisée. Les résultats seront connus ce lundi 20 juillet et pourront éventuellement permettre de comprendre la hausse des décès et des cas graves.
- Les cas graves sont en majorité atteints d’autres maladies et ont plus de 60 ans.
- La prise en charge dans les structures hospitalières est toujours en vigueur pour les cas positifs présentant des symptômes. Les cas asymptomatiques sont mis en isolement hors hôpitaux.
- Le circuit hospitalier Covid doit être maintenu en raison des incertitudes qui persistent autour du virus.
En revanche, pour voir les frontières rouvrir, il faudra encore patienter. “Pas d’ouverture des frontières à ce jour. Nous avons organisé, en coordination avec les autres pays, des vols spéciaux. Ça nous a pris beaucoup de temps et une longue préparation pour diminuer les risques au maximum”, souligne El Othmani, en précisant qu’en l’espace de quatre jours, le Maroc a accueilli 17.850 citoyens sur différents vols.