L’association démocratique des femmes (ADFM) a alerté ce jeudi 11 juin sur la condition des femmes issues de familles précaires logeant dans les habitats non réglementés, les bidonvilles et les logements sociaux. Ces lieux de vie de petite superficie sont généralement occupés par un nombre important de personnes, rendant difficile l’application des précautions préconisées par l’Organisation mondiale de la santé.
Habitat précaire
L’ADFM avance que l’état d’urgence sanitaire, même s’il est une nécessité absolue, a creusé les disparités sociales et territoriales, notamment en matière de logement. Actuellement, les citoyens sont obligés de rester dans leurs domiciles. Il leur est autorisé de quitter leur logement uniquement en cas de nécessité.
Pour l’association féministe, ces restrictions ne prennent pas en compte les difficultés qu’impose le confinement dans ces habitats précaires. Plusieurs femmes et filles issues de familles à faible revenu vivent actuellement dans des conditions indignes, inhumaines, et non sûres.
Le communiqué rappelle également que les bidonvilles ne sont pas aérés et ne disposent pas des conditions de base du logement digne. Ces lieux ne sont pas reliés aux réseaux d’assainissement et d’électrification. Des conditions insalubres qui rendent l’état d’urgence sanitaire et le confinement particulièrement compliqués et amers à vivre.
Santé en danger
Chargées de chercher de l’eau pour toute la famille, les femmes et les filles multiplient les allers-retours, ce qui les expose davantage au risque de contamination. Elles ont également la responsabilité de cuisiner pour toute la famille. La plupart du temps, elles préparent le repas à l’aide de feu de bois ou en usant des fourneaux traditionnels.
“En absence d’une aération correcte dans les logements insalubres et les logements sociaux, elles risquent de développer une bronchopneumopathie chronique obstructive”, alerte le communiqué. Cette maladie chronique se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entraînant une gêne respiratoire. Plus de 500.000 femmes perdent la vie chaque année des suites de cette maladie, selon l’Organisation mondiale de la santé.
À moyen terme, l’ADFM appelle à réviser le programme de logement social pour mettre un terme au phénomène du logement insalubre, en vue de garantir le droit des citoyens et citoyennes à un logement digne.