Sur la gestion de crise
“Le Maroc, grâce aux directives royales, a pu éviter le pire dans un tel contexte. Notre pays a pu gérer cette phase de la meilleure des manières, évitant un grand nombre de contaminations et un taux de mortalité à l’image des autres pays du monde.”
“Si nous perdons beaucoup au niveau économique, c’est récupérable, mais la santé des citoyens, les vies des Marocains ne sont pas récupérables.”
“Plusieurs études ont prouvé que les citoyens font le nécessaire, et sont aujourd’hui conscients des dangers. Sans oublier nos soldats au premier front (santé, autorités…), qui ont combattu le virus. D’autres soldats ont travaillé dans l’ombre pour le bien des citoyens marocains. Le secteur privé est venu prêter main-forte au public dans ces circonstances exceptionnelles.”
“Grâce à cette mobilisation générale, nous avons pu échanger de façon positive pour trouver des points d’accord. Nous sommes en train de préparer la nouvelle phase. Hier, le Conseil de gouvernement a voulu prolonger l’état d’urgence, et alléger le confinement.”
“L’état d’urgence est un contexte qui permet au gouvernement de prendre des mesures et des décisions dans l’urgence pour le bien des citoyens, dont le confinement. Nous prenons cette décision pour limiter les déplacements, et donc la propagation du virus. D’ailleurs, le monde entier a opté pour le confinement, et tous les pays ont prolongé l’état d’urgence.”
“Le confinement est notre seule solution pour limiter la propagation du nouveau coronavirus que l’on connaît à peine, car pour le moment, comme vous le savez, il n’existe aucun vaccin contre le Covid-19. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de prolonger le confinement.”
“Aujourd’hui, les indicateurs s’améliorent. Nous contrôlons l’épidémie. Le taux de mortalité a grandement baissé, passant de 12 à 15 morts par jour à un voire aucun cas de décès.”
Sur l’allègement du confinement
“Lorsque je suis venu ici le 18 mai, après la première prolongation, j’ai parlé des conditions de l’allègement du confinement, dont élargir les dépistages, assurer l’essentiel en termes de médicaments et avoir les moyens de gestion des grandes crises. À ce niveau, je peux vous affirmer que nous avons réussi.”
“Déconfiner d’un coup, c’est du suicide. Il faut être capable de contrôler l’évolution de l’épidémie, même lors du déconfinement progressif. Il faut être réactifs et nous ferons marche arrière si nécessaire. Les mesures sanitaires préventives doivent se poursuivre (gel hydroalcoolique, masques, etc.)”
“Nous devons surveiller de près les activités toujours en cours. Dans ce sens, nous avons partagé un guide avec les professionnels, qui doivent le respecter à la lettre.
“Nous avons attendu que toutes les conditions soient réunies pour annoncer un déconfinement progressif.”
“Aujourd’hui, le taux de mortalité est d’environ 2,5 %, le taux d’utilisation des unités de soins intensifs est de 1 %, et cela, c’est grâce aux mesures prises par le gouvernement. Cependant, le problème est qu’il y a une différence entre les régions. Au moindre relâchement, de nouveaux foyers d’infection apparaissent.”
“Même si le coût est important, on a décidé de prolonger le confinement dans des zones à risque. Cependant, il serait injuste pour les autres régions de rester confinées. 80 % des régions et provinces sont dans la zone 1.”
“À partir de demain, toutes les activités économiques vont reprendre, à part quelques exceptions comme les salles de cinéma et les hammams.”
“Dans les sept régions de la zone 1, tout type de déplacement sera permis. Cependant, les rassemblements en tout genre seront toujours interdits. Dans la zone 2, le citoyen pourra se déplacer avec une autorisation, mais pas sortir sans raison.”
“Un point que tiens à préciser, c’est que pour le moment, cette phase est temporaire. Le ministre de la Santé va présenter un bilan hebdomadaire pour évaluer les effets du déconfinement progressif. Tout dépendra de l’évolution de la maladie. Si tout est bon, nous pourrons passer à une nouvelle phase, et si ce n’est pas le cas, nous prendrons les mesures nécessaires.”
“Nous ne pouvons pas prendre de risques. Deux ou trois semaines, ce n’est rien par rapport à ce qu’on a vécu et surpassé. Il faut poursuivre nos efforts, voire plus, pour atteindre la dernière phase.”
“Nous comptons sur l’implication des citoyens. Je suis conscient que les citoyens de la zone 2 espéraient un déconfinement plus rapide, mais nous ne pouvions pas le faire.”
Sur la relance économique
“Les administrations vont reprendre leurs activités. Dans la zone 1, les fonctionnaires doivent reprendre leurs postes. Pour la zone 2, il faut que les fonctionnaires qui sont en contact direct avec les citoyens et les entreprises reprennent leurs postes.”
“Quant à ceux qui ne sont pas directement en lien avec les citoyens, ils peuvent travailler de chez eux dans la mesure du possible, car tous ces services doivent reprendre.”
“Le Covid-19 impacte tous les secteurs et toutes les économies de la planète. Je pense à l’import-export. D’ailleurs, ce secteur reprend petit à petit son activité en attendant de retrouver son rythme de croisière.”
“Le plus important, pour l’instant, c’est de proposer un Projet de Loi de finances rectificatif. Ses grandes orientations seront exposées lors du prochain Conseil de gouvernement.”
“Sur le court terme, nous devons prendre des décisions et des mesures en consultation avec le Comité de veille économique. Le défi urgent est d’alléger les dettes des entreprises et de renflouer leurs caisses.”
“L’économie nationale est en train de reprendre petit à petit. Les experts constatent même que la situation est meilleure que prévu. Le plan de relance n’est pas encore bouclé, mais je peux vous dire que les grandes lignes consistent à apporter notre soutien aux entreprises du royaume.”
“Certaines entreprises ont totalement cessé leur activité. Nous allons déployer les moyens nécessaires pour les remettre en selle. Nous allons relancer le programme Intelaka pour les jeunes entrepreneurs, et aider les secteurs les plus impactés avec des programmes spéciaux.”
“Nous allons créer un fonds d’investissement public pour relancer l’investissement, accélérer la digitalisation de l’administration, relancer le programme de couverture sociale pour les plus démunis ainsi que le Registre social unifié.”
“Personnellement, ce que je retiens de toute cette épreuve, c’est que je suis confiant pour l’avenir, et dans le potentiel du peuple marocain. Le Maroc post Covid-19 sera meilleur que le Maroc avant Covid-19.”