A peine arrivé, déjà en action. Le ministre de la Culture Othman Ferdaous a annoncé le « déblocage immédiat » de 13,3 millions de dirhams en faveur des acteurs de la culture. Cette aide, mobilisé à travers le Fonds national de l’action culturelle (FNAC), est destinée à l’ensemble du secteur culturel, durement frappé par l’arrêt brutal de l’activité depuis les mesures de restrictions prises pour freiner l’épidémie de coronavirus. « En phase de résistance, il faut aider artistes et monde du livre à passer ce moment difficile », a commenté Othamne Ferdaous dans un tweet.
[Thread] 1/4 – En phase de résistance il faut aider artistes et monde du livre à passer ce moment difficile. Merci aux équipes du Ministère pour leur mobilisation ces 3 dernières semaines pour dynamiser Fonds National Action Culturelle (FNAC) par déblocage immédiat de 13,3mdh : pic.twitter.com/tszrWJ6YHB
— Othman El Ferdaous – عثمان الفردوس (@oef75) May 1, 2020
Nouveau ministre, nouveau départ
Sur ce montant, 7,7 millions de dirhams iront, sous forme de subvention, à 124 organisations culturelles au titre de l’année 2019. Deux grands bénéficiaires : le monde du théâtre (3,9 millions) et le milieu de la musique et des arts chorégraphiques (3,4 millions). 218 000 dirhams seront également alloué à une dizaine de projets d’arts plastique (peinture et photographie).
Pour le secteur du livre, en grandes difficultés financières, le gouvernement va procéder au paiement des subventions anciennement promises aux libraires, revues culturelles, et maisons d’édition notamment. En tout, 5,6 millions de dirhams seront répartis entre 721 professionnels du secteur, dont certains attendaient une résolution depuis 2016.
« D’autres soutiens sont à l’étude pour 2020 », promet déjà Othman Ferdaous, ajoutant qu’après le déconfinement viendra le temps de « la relance du secteur culturel qui joue un rôle critique dans la résilience des chaines de valeur touristique, éducative, audiovisuelle et digitale ».
Cette opération de liquidation de arriérés de subvention apparaît comme une manière, pour le nouveau ministre de la Culture, de faire table rase du bilan de son prédécesseur Hassan Abyaba, avec qui « il était très difficile de mener un dialogue normal », selon le syndicaliste Messaoud Bouhcine. Pour Ferdaous, qui hérite d’un secteur doublement sinistré, structurellement et par les circonstances actuelles, les prochains mois s’annoncent néanmoins périlleux.