L’Europe se prépare à sortir du confinement

Les pays d’Europe les plus touchés par la pandémie de coronavirus exposent leur stratégie pour relancer l’économie sans provoquer une nouvelle vague de contamination.

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Un homme à vélo devant les Galeries Lafayette, dans un Paris désert, le 18 mars 2020 au lendemain du début du confinement en France pour lutter contre le coronavirus. Crédit: Martin Bureau/AFP

Alors que le nombre de nouvelles infections continue de baisser en Europe, les principaux pays touchés par la pandémie de coronavirus préparent leur plan de sortie progressive du confinement. Objectif : remettre l’économie à flot tout en gardant des mesures sanitaires strictes pour éviter une recrudescence de nouveaux cas. Tour d’Europe des stratégies de sortie de confinement en France, en Espagne et en Italie.

Les trois objectifs de la France

“Protéger, tester, isoler” : voilà les trois grands objectifs de la France. Pour préparer sa sortie de confinement, prévue le 11 mai, le pays va recevoir 100 millions de masques par semaine. Leur port sera obligatoire dans les transports en commun et recommandé dans les commerces.

Arrivée de masques en provenance de Chine, le 30 avril, à l’aéroport Charles de Gaulle. BERTRAND GUAY/AFP

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les laboratoires seront en mesure de réaliser 700.000 tests virologiques chaque semaine, ce qui permettra de tester toute personne présentant des symptômes. Le déconfinement pourrait néanmoins se faire de façon différenciée selon les territoires, en fonction du niveau de circulation du virus ou des capacités hospitalières.

Les écoles devraient rouvrir dès le 11 mai, même si le choix final reviendra au responsable d’établissement. Le gouvernement a encouragé les entreprises qui le peuvent à maintenir le principe du télétravail tout le mois de mai.

Le Premier ministre souhaite la condamnation d’un siège sur deux dans les transports en commun. Les déplacements interrégionaux seront réduits “aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux”.  Il sera possible de circuler librement, mais pas au-delà de 100 km du domicile.

Toute réunion dans l’espace public ou privé sera limitée à moins de 10 personnes et seuls les petits musées ou bibliothèques pourront rouvrir le 11 mai. Le championnat de football a, lui, été arrêté. Les commerces de détail pourront rouvrir à l’exception des bars et restaurants, des grands centres commerciaux et des marchés de plein air à risque.

L’Espagne en quatre temps

L’Espagne s’est engagée sur un plan sans dates précises qui laisse une grande marge de manœuvre aux autorités locales. Le “plan de desescalada” présenté par le président Pedro Sánchez comportera quatre phases de transition successives. Chaque province pourra passer d’un niveau à l’autre de manière autonome.

Des soignants de l’hôpital Gregorio Maranon à Madrid remercient les passants qui les applaudissent devant l’établissement, le 27 avril. GABRIEL BOUYS/AFP

La première étape débutera le 11 mai avec la réouverture de certains commerces et des horaires prévus pour les plus de 65 ans. Les terrasses de bar devraient rouvrir à la mi-mai, mais avec une capacité à 30 %. Le deuxième palier permettra les rassemblements de 500 personnes en extérieur et de 50 personnes en intérieur.

En phase trois, l’essentiel de l’activité aura redémarré, les discothèques et les lieux culturels pourront rouvrir avec une capacité limitée. La phase 4, appelée “la nouvelle normalité” marquera la fin des restrictions économiques et sociales, même si les Espagnols seront appelés à continuer d’appliquer les gestes barrières et les distances de sécurité.

L’Espagne évaluera l’opportunité d’évoluer d’une phase à l’autre en fonction de critères comme la tendance épidémiologique ou les capacités hospitalières. À noter cependant que les matchs de football de la Liga espagnole pourraient reprendre, à huis clos, le 7 juin. Les écoliers ne prendront le chemin des classes qu’en septembre.

L’Italie pas à pas

Alors que depuis lundi le gouvernement a donné son feu vert pour le redémarrage des secteurs industriels stratégiques et de certains chantiers de travaux publics, l’Italie n’abordera son déconfinement qu’à partir du 4 mai. Ce jour-là, des millions d’employés italiens seront invités à retourner au travail.

Une rame de métro dans laquelle une signalisation indique comment respecter la « distanciation sociale » à Milan, le 28 avril. MIGUEL MEDINA/AFP

Le port du masque, qui sera vendu au prix de 50 centimes d’euro, sera obligatoire dans tous les espaces fermés ainsi que dans les transports en commun. Les salles de restaurant resteront fermées, mais pourront proposer des plats à emporter.

Il sera possible de rendre visite à ses proches, même si la circulation entre les différentes régions sera toujours interdite, hors raison sanitaire ou professionnelle. En revanche, pas de restrictions pour les promenades et les joggings à condition de respecter les distances de sécurité.

Le 18 mai marquera la réouverture de tous les commerces de détail ainsi que de lieux culturels comme les musées ou les salles d’exposition, avec un nombre limité de visiteurs. Les sports collectifs seront de nouveau autorisés. Il faudra en revanche attendre le mois de juin pour que les Italiens puissent manger au restaurant ou boire un verre au bar. Les salons de coiffure et d’esthétique lèveront le rideau à la même période.