Vaincre cette pandémie, qui contraint la moitié de l’humanité au confinement et expose la planète à une récession sans précédent, exige “l’effort de santé publique le plus massif de l’histoire”, a martelé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Paludisme, l’autre crise sanitaire
Mais une calamité en cache une autre : en raison de problèmes de distribution de moustiquaires et de médicaments à cause du coronavirus, près de 400.000 personnes supplémentaires pourraient mourir du paludisme cette année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Déjà au Zimbabwe, le nombre de cas de paludisme a bondi de près de 50 % par rapport à l’an dernier. “Il est probable que des patients atteints du paludisme restent chez eux au lieu d’aller se faire soigner” à l’hôpital de crainte de contracter le coronavirus, estime Norman Matara, de l’Association zimbabwéenne des médecins pour les droits humains (ZADHR).
Le bilan des morts du paludisme en Afrique subsaharienne pourrait approcher les 770.000 cette année, soit “deux fois plus qu’en 2018”, a relevé l’OMS, alors qu’a lieu samedi 25 avril la journée internationale de lutte contre cette maladie, qui contrairement au Covid frappe particulièrement les enfants.
Trump égal à lui-même
Dans un monde aux abois, le président américain Donald Trump a semé la consternation en suggérant de faire absorber du “désinfectant” aux malades. Des propos qui ont suscité un tollé, obligeant scientifiques, fabricants et autorités à monter au créneau. “Personne ne doit s’injecter quoi que ce soit”, ont prévenu les autorités sanitaires britanniques. Le fabricant du désinfectant Lysol, a lui jugé prudent de préciser que ses produits “ne doivent, en aucune circonstance, être administrés dans le corps humain”.
“J’ai du mal à croire que je doive dire ça, mais s’il vous plaît ne buvez pas d’eau de javel”, a pour sa part martelé déclaré Joe Biden, l’adversaire démocrate de Donald Trump à la présidentielle de novembre. L’imprévisible milliardaire a finalement assuré vendredi s’être exprimé de façon “sarcastique”. Face à l’urgence sanitaire, l’ONU et l’OMS ont présenté vendredi 25 avril, une initiative “historique” pour la production de remèdes contre le coronavirus.
La course est déjà engagée entre laboratoires pour trouver le produit adéquat avec une demi-douzaine d’essais cliniques, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne. Mais l’enjeu est d’obtenir un vaccin et un traitement “abordables, sûrs, efficaces” et disponibles “pour tous, partout”, a martelé Antonio Guterres, mettant en garde contre une solution qui exclurait les plus pauvres.
Cette initiative implique plusieurs pays d’Europe, le continent le plus endeuillé avec plus de 119.000 décès. Mais ni la Chine, d’où est partie la pandémie fin 2019, ni les États-Unis ne se sont associés à sa présentation.
L’économie endolorie
Aux États-Unis, dont l’économie souffre durement — comme beaucoup d’autres —, Donald Trump a promulgué un nouveau plan d’aide de près de 500 milliards de dollars, pour soulager entreprises et hôpitaux. Le PIB américain devrait plonger de 12 % ce trimestre.
Sombre scénario aussi en Italie, où la dette et le déficit publics vont atteindre des niveaux vertigineux : la troisième économie de la zone euro devrait connaître une chute de son PIB de 8 % cette année. Mais en Europe, les 27 ne parviennent pas à s’entendre sur le financement d’un vaste plan de relance et les gouvernements parent au plus pressé.
Dans le secteur du tourisme, où jusqu’à 75 millions d’emplois sont menacés, les pays du G20 se sont engagés vendredi à “soutenir la relance économique”.
Un ramadan exceptionnel
Le monde musulman a lui entamé le mois de jeûne du ramadan sans prières collectives ni repas partagés : les portes des mosquées restent closes et les rassemblements familiaux sont interdits.
Le roi Salmane d’Arabie saoudite, dont le pays abrite les deux lieux les plus saints de l’islam, s’est dit “affligé” par la situation, mais a insisté sur la “protection de la vie et de la santé des peuples”. L’OMS a en effet appelé à ne pas relâcher les efforts, car la menace d’une deuxième vague mortelle plane toujours. L’Allemagne s’y prépare déjà, avec la construction d’un hôpital de 1000 lits à Berlin par l’armée.