Khalid Ait Taleb : “Nous sommes passés de 1000 à plus de 2000 tests par jour”

Intervenant ce 20 avril en séance des questions orales à la chambre des représentants, le ministre de Santé Khalid Ait Taleb a fait un point d’étape autour des dispositifs engagés par la puissance publique afin de circonscrire la propagation du Covid-19. Morceaux choisis.

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Le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb au Parlement. Crédit: MAP

Sur la propagation du virus

“Nous avons agi vite et efficacement, nous nous sommes adaptés à la propagation du virus.”

“La propagation du virus connaît une stabilité malgré l’apparition de foyers liés notamment au processus de production en usine, mais l’important c’est la circonscription rapide du foyer dès son apparition.”

“Le R0 (indice de contagiosité) a baissé de 3 à moins de 1, mais nous n’avons pas encore réussi, il faut continuer à être vigilant étant donné l’apparition de foyers dans les usines, qu’on a fermées rapidement et désinfectées. Les personnes touchées, selon la gravité des cas, sont soit dans des hôtels, soit en traitement, soit admises dans les hôpitaux.”

“5 % de cas de décès, c’est un bon chiffre. Mais il faut savoir que la physiopathologie du virus demeure inconnue. On la découvre au fur à mesure. On utilise tous les moyens de traitement : sulfate de zinc, glucocorticoïdes, chloroquine… On a même consulté des experts étrangers pour avoir différents avis, sachant que notre équipe de recherche travaille d’arrache-pied tous les jours.”

“L’État d’urgence sanitaire doit se poursuivre. C’est difficile de lever un confinement ; le déconfinement sera graduel. Pour cela, il faut une stratégie et une augmentation des tests en laboratoires. Nous avons augmenté les dépistages.”

“Nous sommes passés de 1000 à plus de 2000 tests par jour et nous allons augmenter ce chiffre.”

« Sur 1826 lits de réanimation, seuls 5% ont été utilisés »

“À moins de 5 %, le taux de décès est faible au Maroc, quand on compare au taux mondial.”

“La physiopathologie du virus est encore inconnue. Avant, on nous disait que cela ressemblait au SRAS, on nous disait que les corticoïdes étaient bannis de la thérapie. Aujourd’hui, nous les utilisons comme nous utilisons une variété de médicaments, la vitamine C, la chloroquine, le sulfate, les antiagrégants plaquettaires, etc. Nous faisons preuve d’itération pour cerner le comportement du virus.”

Sur l’évolution du secteur de la santé

“Le secteur de la Santé avant Covid-19 n’est pas le secteur de la Santé après Covid-19.”

“Avant le Covid-19, nous souhaitions une refonte de la santé publique, avec le Covid-19 nous irons plus vite. Le statut de la fonction publique de santé doit changer.”

“La Santé ne doit pas avoir de frontières entre secteur privé et public, plus de cloisons. C’est cela le modèle de demain et ce décloisonnement fera beaucoup de bien à la recherche scientifique. Aujourd’hui, son budget est insignifiant. Pire, il n’est utilisé qu’à 30 %. Cela doit changer !”

“Nous encourageons la production locale de médicaments. Aujourd’hui, les stocks de chloroquine et d’azythromycine sont suffisants pour tous les patients du Covid-19, mais aussi les autres patients qui souffrent de pathologies différentes (lupus, malaria, arthrose, ndlr). Nous faisons en sorte d’importer la matière première en quantité suffisante pour combler nos besoins.”

“Au vu de la pénurie de masques dont souffrent plusieurs pays, nous remercions Dieu que des usines marocaines aient pu les produire. Ces usines patriotes ont changé leur processus de fabrication pour ce faire. Certes, au début nous avons constaté quelques lacunes au niveau de la distribution, mais nous avons à présent une offre de masques en quantité abondante, avec les normes de protection qu’il faut.”

“Le budget du secteur de Santé doit augmenter. Les ressources humaines du ministère de la Santé sont la priorité du roi et du gouvernement, et nous remercions infiniment le personnel soignant pour ses efforts.”