Les compagnies africaines pourraient perdre jusqu’à 4 milliards de dollars cette année

Les compagnies aériennes africaines pourraient subir des pertes allant jusqu’à 4 milliards de dollars en 2020, en raison de la pandémie du coronavirus, rapporte ce 19 avril le portail sud-africain MoneyWeb.

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Le chemin de la reprise pour les transporteurs africains est compliqué par la durée du confinement et la fermeture de frontières. Crédit: Christof Stache/AFP

Les compagnies aériennes du continent sont particulièrement vulnérables aux effets de la pandémie, indique le portail, relevant que ces compagnies n’ont de choix que de demander l’aide de gouvernements déjà sous énormes pressions financières.

MoneyWeb cite notamment les cas des compagnies aériennes de l’Éthiopie, de l’Afrique du Sud et du Kenya. Les trois plus grands transporteurs africains “devront, sous une forme ou sous une autre, engager des conversations avec leurs gouvernements respectifs au sujet des plans de sauvetage”, a déclaré par téléphone à Bloomberg Mike Mabasa, président de l’Air Services Licensing Council en Afrique du Sud. Dans le même temps, “les transporteurs africains pourraient perdre 4 milliards de dollars de revenus en 2020”, a annoncé la semaine dernière l’Association internationale du transport aérien.

L’État incapable de renflouer

La compagnie aérienne sud-africaine, South African Airways (SAA), faisait face à une situation de grave crise même avant l’arrivée du coronavirus. Le transporteur national ne disposait pas suffisamment de fonds pour financer ses opérations jusqu’au mois d’avril courant.

La crise économique qui frappe l’Afrique du Sud rend le gouvernement incapable de renflouer les caisses du transporteur. L’économie est en récession, et la Trésorerie nationale avait indiqué que dans le contexte actuel de crise, la priorité était accordée au maintien de la compagnie nationale d’électricité, foudroyée par un endettement abyssal.

Joachim Vermooten, analyste indépendant de l’aviation en Afrique du Sud, estime que le chemin de la reprise pour les transporteurs africains est compliqué par la durée du confinement et la fermeture de frontières. La demande de voyages peut également prendre des années pour se rétablir, comme elle l’a fait après des crises moins graves comme les attentats terroristes de 2001 à New York, a-t-il dit.

(avec MAP)