A 74 ans, Abdelkader Retnani, président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc, directeur des éditions La Croisée des Chemins et vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives, a suivi tous les soubresauts du secteur de l’édition dans le royaume. Depuis plus de quarante ans, il s’affaire à redonner à la littérature la place qui lui sied : entre les mains de lecteurs avides de découvertes plutôt que sur des étagères poussiéreuses. Mais la crise économique liée à la pandémie de coronavirus a stoppé net les activités du milieu du livre. Sans action urgente du ministère de la Culture, le monde de l’édition, qui porte souvent à bout de bras un secteur déjà fragile, risque d’y laisser quelques plumes… Comment vivez-vous la crise actuelle ? Le secteur de l’édition est important mais fragile. Nous recevons aujourd’hui le coup de grâce. Ces derniers jours, j’ai appelé plus de 50 libraires…