“Sans une mobilisation massive, il pourrait y avoir des millions de morts en Afrique”, selon Guterres

Intervenant sur France24 et RFI, le secrétaire général de l’ONU a appelé à un investissement massif des pays du Nord en Afrique afin d’“éviter le pire”.

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António Guterres, secrétaire général de l’ONU. Crédit: France24

Le risque, c’est la propagation du virus dans les pays les moins munis de système de santé, ce qui signifie des millions de personnes infectées et des millions de morts”, a averti le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, au micro de France24 et de RFI. “Cela exige une concertation efficace entre tous les pays, surtout les pays du G20 qui représentent 80 % de l’économie mondiale et 90 % des personnes infectées”, a-t-il ajouté, les appelant à “se coordonner pour briser cette évolution et trouver des traitements et des vaccins, et les mettre au service de toute l’humanité”.

Guterres a assuré que la maladie était “en train de se développer rapidement en Afrique”. À ce jour, le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine a dénombré 3.924 cas d’infection et 117 morts sur le continent.

Pour le secrétaire général de l’ONU, “il faut absolument faire de l’Afrique une priorité pour la communauté internationale”. Cela passe par un “investissement massif” sur les équipements (tests, respirateurs, masques, blouses). “Il est encore temps d’éviter le pire, mais sans une mobilisation gigantesque, je crains que nous ayons en Afrique des millions de personnes infectées et des millions de morts”, a-t-il alerté.

D’après les estimations de l’ONU, il faudrait mobiliser environ 3.000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 10 % du PIB mondial pour empêcher la propagation du virus dans les pays en développement. Selon Guterres, “avec une dissémination sans limites (en Afrique, ndlr), les risques de mutations sont plus grands, et s’il y a une mutation, tous les efforts dans la recherche de vaccins seront perdus et la maladie reviendra du Sud vers le Nord, il est donc dans l’intérêt des pays du Nord d’investir en Afrique”.