Après des jours de discussions intenses, le Sénat est parvenu à un accord entre les deux partis (démocrate et républicain, ndlr) sur un plan historique de soutien face à cette pandémie. Nous approuverons ce texte plus tard aujourd’hui”, a déclaré le sénateur républicain Mitch McConnell dans l’hémicycle.
L’heure du vote n’a pas encore été fixée ce mercredi 25 mars. Ce plan devra ensuite être adopté par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avant d’être promulgué par le président américain, Donald Trump.
Un plan à 2.000 milliards de dollars
“(Le plan) enverra rapidement de nouveaux moyens sur les lignes de front de la bataille sanitaire menée par notre pays. Et il injectera deux trillions de dollars de liquidités dans l’économie aussi vite que possible, pour aider les familles des travailleurs américains, les petites entreprises et les industries à traverser les turbulences et à refaire surface de l’autre côté, prêtes à décoller”, a ajouté Mitch McConnell.
“Le plus vaste plan de sauvetage de l’Histoire américaine”
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a lui aussi salué l’accord obtenu entre les deux partis sur “le plus vaste plan de sauvetage de l’Histoire américaine”. Alors que la première économie mondiale est probablement déjà entrée en récession, ces mesures vont mobiliser autour de 2.000 milliards de dollars. Le texte officiel, et son chiffrage précis, n’avaient pas été publiés lors de l’annonce de l’accord. Mais ces mesures répondent à “quatre priorités”, a souligné Mitch McConnell.
Des aides directes aux foyers
“Elles fourniront rapidement une aide financière aux Américains, à travers des chèques versés directement aux ménages de la classe moyenne jusqu’aux foyers aux revenus moins élevés, ainsi qu’en renforçant les indemnités chômage.” Ce point était l’une des demandes clés des démocrates.
Chuck Schumer s’est réjoui que les salariés, mais aussi les travailleurs indépendants mis au chômage reçoivent “en moyenne leur salaire entier pendant quatre mois”. “En cette situation critique, (le plan) fournira un soutien historique à l’économie réelle américaine, à travers des milliards de dollars de prêts d’urgence pour que plus de petites entreprises puissent survivre et continuer à payer leurs employés”, a indiqué M. McConnell.
“C’est un investissement digne d’une époque de guerre”
Le plan “permettra aussi de consolider nos bases économiques et stabiliser des secteurs clés nationaux pour empêcher autant de licenciements que possible, tout en obligeant les grandes entreprises à rendre des comptes”, a-t-il ajouté. “Et, bien entendu, il fournira une aide majeure aux hôpitaux et centres médicaux, investira dans de nouveaux traitements et vaccins pour que nous puissions vaincre ce virus plus vite et envoyer plus d’équipements et de masques aux héros sur le front, qui se mettent en danger pour prendre soin de leurs patients”, a poursuivi Mitch McConnell.
Le sénateur a usé d’un langage guerrier, martelant que “c’est un investissement digne d’une époque de guerre”, que “les hommes et femmes du plus grand pays du monde vont vaincre le coronavirus” et que “le Sénat va s’assurer qu’ils ont les munitions dont ils ont besoin pour le faire”.
Les financiers rassurés
Dans la foulée de cet accord, la Bourse de Tokyo a terminé mercredi 25 mars sur un nouveau gain spectaculaire, de plus de 8 %. L’optimisme avait déjà fait rebondir Wall Street mardi 24 mars, le Dow Jones enregistrant sa plus forte progression en une séance en près de 90 ans.
“Plus cela prendra de temps, plus il sera difficile de redémarrer l’économie. Nos travailleurs vont souffrir”
Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et d’autres émissaires de la Maison Blanche négociaient au Capitole, siège du Congrès, avec les chefs républicain et démocrate depuis vendredi. Le président américain Donald Trump avait appelé mardi matin le Congrès à “agir immédiatement”. “Plus cela prendra de temps, plus il sera difficile de redémarrer l’économie. Nos travailleurs vont souffrir”, avait-il tweeté.
Échaudée par les bénéfices jugés indécents dont un certain nombre d’acteurs économiques ont retiré du plan de sauvetage de la crise de 2008, l’opposition démocrate réclamait notamment à l’administration Trump une supervision accrue des prêts accordés aux grandes entreprises.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait semblé mardi 24 encline à faire approuver le texte qui serait adopté au Sénat, s’il était le fruit d’un consensus et prenait en compte les grandes priorités des démocrates. La pandémie affecte aussi le Congrès : trois parlementaires ont été testés positifs au coronavirus et au moins une dizaine sont en isolement volontaire.
Le bilan augmente rapidement aux États-Unis, qui dénombrait mardi soir plus de 800 morts et plus de 55.000 cas officiellement déclarés de Covid-19, selon l’université Johns Hopkins, qui fait référence.