Compte tenu de la situation inédite que vit le pays à cause de la pandémie de coronavirus, la peur de certains foyers et agriculteurs concernant la disponibilité de produits de première nécessité, en l’occurrence le gaz butane, a créé une panique représentée par l’achat abusif de certains produits, ce qui peut causer un déséquilibre au niveau de la chaîne de vente et de distribution de ces derniers”, indique un communiqué daté du 22 mars, et signé par les ministres de l’Intérieur et de l’Énergie, Abdelouafi Laftit et Aziz Rebbah.
Conditions de vente et de remplissage
Pour mettre un terme à ces pratiques peu citoyennes et ces achats guidés par la panique tout en s’assurant de la distribution du gaz butane, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Energie ont fixé les conditions de vente.
Le nombre de bonbonnes pleines vendues doit être le même que celui des bonbonnes vides récupérées, afin de les remettre dans le circuit de remplissage. Ceci est la première condition que note le communiqué conjoint.
La deuxième insiste sur le fait de vendre une bonbonne de gaz par client à chaque fois que le stock du point de vente est renouvelé. Le troisième point cité par le communiqué appelle les distributeurs à mettre en œuvre tous leurs moyens de transport pour s’assurer de la bonne distribution du produit. Les ministères appellent également les sites de remplissage à augmenter leurs heures de travail pour répondre à la forte demande.
Pour s’assurer que ces points seront respectés, les ministères de l’Intérieur et celui de l’Énergie insistent sur le fait que des contrôles stricts auront lieu tout au long du processus.
Contexte de panique
En effet, depuis quelques jours, les bonbonnes de gaz butane ont disparu de certains points de vente de quelques villes marocaines. En cause, l’achat abusif de la part des citoyens, depuis l’instauration du confinement obligatoire la semaine dernière. Et ce, malgré le discours positif et rassurant du ministre de l’Energie Aziz Rebbah, lors d’une visite à la Société marocaine de stockage (SOMAS), vendredi dernier.
“Ce stock se reconstitue mensuellement par la réception des butaniers à travers les divers terminaux gaziers, et principalement le port de Mohammedia. (…) Les stocks existants, les nageurs en rade en attente d’accostage et les commandes d’approvisionnement passées devront garantir un stock moyen de réserve de 22 jours pour les mois de mars, avril et mai, soit des niveaux au-dessus des besoins de consommation”, a expliqué Aziz Rebbah. Et d’ajouter : “En plus, la SOMAS, qui gère le stock pour les grands acteurs du secteur, a décidé d’augmenter le stock de réserve pour atteindre 40 jours.”
Malgré ces déclarations, l’achat compulsif de certains citoyens continue de menacer les stocks de cette matière vitale, comme le souligne le communiqué publié dimanche soir. En temps normal, pour l’achat d’une nouvelle bonbonne, le point de vente récupère celle qui est vide pour la remettre dans le circuit de remplissage afin de garder l’équilibre. Or, ce n’est pas ce qui s’est passé en cette période de confinement.
“Certains points de vente ont vendu des bonbonnes sans procéder à l’échange, surtout que certains citoyens ont voulu stocker cette matière, ce qui a causé une forme de déséquilibre dans les circuits de distribution et de remplissage”, note le communiqué, qui souligne également le danger qui accompagne le stockage d’un tel produit.