La réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) du 17 mars a fait le point sur la situation économique nationale. Dans sa note, elle évoque très largement l’impact du Covid-19 et annonce que “tenant compte de ces évaluations, de l’évolution de l’inflation à moyen terme, et dans l’objectif de soutenir l’activité économique, le Conseil a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2 % et de continuer à suivre de très près l’ensemble de ces évolutions”. BAM rappelle également le ralentissement économique international causé par la pandémie de Covid-19, balayant “l’espoir d’une reprise économique internationale en 2020”.
Prédictions
Quant aux répercussions nationales, l’instance note une baisse de croissance conjuguée à différents facteurs, notamment climatiques. “Les dernières données disponibles des comptes nationaux relatives au troisième trimestre de 2019 indiquent une décélération de la croissance en glissement annuel de 3 % à 2,1 %, impactée en particulier par une contre-performance des activités agricoles”, explique la note de BAM.
Sur l’année en cours, BAM prévoit la stagnation. “En 2020, pâtissant de l’effet conjugué des conditions climatiques défavorables et de la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19, elle devrait, selon les prévisions de BAM, stagner à 2,3 %”, prédisant cependant un rebond pour 2021 en atteignant 3,8 %, sous l’hypothèse d’une meilleure récolte céréalière estimée à 75 millions de quintaux contre 40 millions pour 2020.
Incertitudes
Mais malgré ces prédictions, Bank Al-Maghrib précise les incertitudes qui planent sur ses chiffres. “Ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes et sont sujettes à une révision à la baisse si la propagation de la pandémie de Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme”, explique le communiqué.
Au-delà des contre-performances économiques, BAM met également en avant la hausse du déficit budgétaire national : “Concernant les finances publiques, l’exécution budgétaire de 2019 s’est soldée par un creusement du déficit, hors privatisation, à 47 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 4,1 % du PIB contre une prévision de 3,7 % retenue dans la loi de finances”.