De nouveaux vols sont en cours d’organisation pour vous permettre de regagner la France. Je demande aux autorités marocaines de veiller à ce que tout le nécessaire soit fait au plus vite”, a-t-il écrit dans un tweet à l’adresse des touristes français bloqués.
À nos compatriotes bloqués au Maroc : de nouveaux vols sont en cours d’organisation pour vous permettre de regagner la France. Je demande aux autorités marocaines de veiller à ce que tout le nécessaire soit fait au plus vite.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 14, 2020
Des discussions sont en cours au cas par cas avec d’autres pays pour permettre d’autres vols spéciaux, selon les informations obtenues par l’AFP à Rabat. Quelques avions sont déjà partis vers la France, la Belgique ou l’Algérie depuis la suspension des vols, selon des informations concordantes.
Des milliers de Français bloqués
Quelques milliers de touristes français, traditionnellement le plus gros contingent de visiteurs au Maroc, sont actuellement bloqués, essentiellement à Marrakech et Agadir, les deux pôles touristiques, selon une source diplomatique à Rabat.
Depuis jeudi 12 mars au soir, les autorités marocaines égrènent les interdictions et ont suspendu “jusqu’à nouvel ordre” des liaisons aériennes vers la France, l’Algérie, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Portugal, après l’Italie déjà bloquée.
Les mesures de retour concernent avant tout les cas les plus urgents : “Il y a de moins en moins de vols et de plus en plus de pays qui ferment leurs frontières, quelques avions sont partis dans la nuit, quelques vols sont toujours programmés, des avions vont venir à vide pour rapatrier les cas les plus urgents”, a précisé la source diplomatique jointe par l’AFP.
Sebta et Melilia, portes de sortie
Le trafic maritime des passagers est également suspendu dans tous les ports marocains de la Méditerranée et de l’Atlantique. Mais les ferries fonctionnent normalement depuis Sebta et Melilia, comme l’a rappelé l’ambassade d’Espagne au Maroc sur son compte twitter.
Quelques centaines de touristes, principalement des Espagnols, ont été autorisés à passer les seules frontières terrestres entre l’Europe et l’Afrique, dont Rabat avait annoncé la fermeture vendredi 13 mars, selon les informations obtenues par l’AFP côté espagnol et marocain. “Le passage est ouvert pour les Français motorisés détenteurs d’un billet de ferry”, a précisé dans un tweet l’ambassade de France au Maroc.
“Macron, un avion !”
Côté aérien, Marrakech, l’aéroport le plus fréquenté du Maroc, est bondé de passagers en attente d’informations, comme le montrent des images diffusées sur les réseaux sociaux. “Des tas de gens ont dormi à l’aéroport, il y a des femmes enceintes, des familles avec des enfants, tout le monde est à bout de nerfs”, s’indigne Sabrina, une Parisienne de 30 ans jointe par téléphone par l’AFP.
“On est pris en otage ici (…) On n’a eu aucune consigne. On ne peut plus partir”, témoigne une infirmière française de 55 ans rencontrée par l’AFP devant l’aéroport de Tanger. “Macron, un avion !”, s’époumonaient dans l’après-midi des voyageurs autour d’elle.
Partout, des passagers tentent de changer leurs billets, mais tous les avions sont pleins et les prix des billets flambent, selon les informations obtenues après de différents voyageurs.
L’ambassade des Pays-Bas à Rabat a annoncé sur Twitter qu’il y avait encore des vols pour les Pays-Bas jusqu’à dimanche à 8 heures, sans préciser depuis quels aéroports. L’ambassade d’Espagne essaie aussi de négocier des départs pour ses ressortissants, selon des informations obtenues par l’AFP.
L’Europe, nouvel épicentre
Alors que l’Europe est devenue l’épicentre de la pandémie, l’Espagne est un des pays les plus affectés par le nouveau coronavirus, avec plus de 5.700 cas recensés et au moins 136 décès. En France, on décompte 79 morts et plus de 3.600 contaminations.
Le Maroc reste relativement épargné avec 17 cas détectés, dont un est décédé et un autre guéri, selon le dernier bilan officiel, avec neuf nouveaux cas recensés dans la nuit de vendredi à samedi 14 mars, dont un bébé de neuf mois.
Tous les cours ont été suspendus dans les écoles et les universités, tous les événements culturels et sportifs annulés et les rassemblements publics de plus de 50 personnes sont interdits, mais cette mesure ne concerne pas les prières collectives dans les mosquées.