Le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, doit se rendre vendredi 31 janvier au Maroc “pour une visite de travail”. Lors de sa visite au Maroc, le ministre français rencontrera “plusieurs hauts responsables marocains”, a indiqué à la MAP la porte-parole du ministère français de l’Économie et des Finances.
Cette visite intervient quelques semaines après la tenue le 19 décembre dernier à Paris de la 14e Rencontre de haut niveau France-Maroc, en marge de laquelle a été également organisé un Forum économique entre le Medef (patronat français) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Les travaux de ces rencontres avaient abouti à la signature de plusieurs accords bilatéraux, dans différents domaines de coopération.
L’industrie automobile en question ?
Bruno Le Maire s’était montré critique à l’égard de constructeurs automobiles français ayant fait le choix de construire leurs modèles phares à l’étranger. “Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous produisons et assemblons au Maroc, en Slovaquie, en Turquie pour réimporter en France à des fins commerciales, a déploré le locataire de Bercy, s’exprimant devant l’ensemble des acteurs de la filière, réunis le 2 décembre dernier lors d’une réunion de la Plateforme automobile (PFA). Je ne me satisfais pas d’un modèle où les deux véhicules les plus vendus en France — la Clio et la 208 — ne sont plus produits en France.”
Désormais solidement implantés dans le nord du Maroc, Renault et Peugeot, deux fleurons de l’industrie automobile française, sont ciblés par ces déclarations. La Peugeot 208 est fabriquée à Kénitra, quand Renault dépassait, en janvier 2019, la barre des 400 000 automobiles produites au Maroc, entre Casablanca et Tanger.
Des délocalisations justifiées par les deux constructeurs par un besoin de compresser leurs coûts de production (le salarié marocain coûte dix fois moins cher que son homologue français), et l’opportunité de pénétrer de nouveaux marchés.
Un modèle de développement qui constitue doublement “un échec” pour le ministre français de l’Économie : “Un échec économique, car il a conduit à délocaliser notre production et à détruire des emplois. La France est le pays d’Europe qui a le plus délocalisé son industrie automobile durant la dernière décennie. Un échec écologique, car il a conduit à l’augmentation des émissions de CO2.”
(avec MAP)