Le torchon brûle entre les syndicats et le ministère de l’Éducation nationale. Après l’annonce d’une semaine de protestation par les enseignants contractuels, la coordination du syndicat national d’enseignement de la CDT et la fédération nationale de l’enseignement (FNE) ont également prévu une grève générale le mercredi 29 janvier. Cette coordination va soutenir le mouvement des contractuels en participant à la marche de Casablanca.
Une mobilisation qui n’implique cependant pas toutes les centrales. “Généralement, nous avons une coordination avec les cinq syndicats. Mais pour cette grève, certains ont préféré ne pas participer, parce qu’ils ont considéré que nous sommes dans une phase de négociation”, explique Abderrazak Drissi, secrétaire général de la FNE. Il précise que cet appel à la grève “répond à la nécessité de hausser le ton pour attirer l’attention du gouvernement et pour mettre la pression afin que les revendications des syndicats soient sérieusement prises en compte”.
Les autres centrales pourraient rejoindre le mouvement, surtout que les multiples réunions tenues avec les responsables du ministère “n’ont pas abouti à des résultats concrets”, fait-on savoir. “Ces rencontres permettent au gouvernement de gagner du temps et d’achever l’année scolaire sans heurts”, selon un membre de la coordination.
Des dossiers qui traînent
Après quelques semaines d’accalmie, les syndicats reviennent à la charge. Ils ont promis de tenir la dragée haute à Saaid Amzazi, avec une série d’actions prévues au cours de la semaine. Cette mobilisation intervient en réaction aux “attaques sans précédent du gouvernement contre les libertés et les droits acquis”.
La coordination pointe notamment les reculs consacrés par de nouvelles réformes : régime de retraite, séparation de la formation et de l’emploi dans le système éducatif, introduction du régime de contrats. Les centrales sont également contre “la délégation de certains services publics à des sociétés de sous-traitance”.
Si la plupart des dossiers pointés figurent parmi les revendications défendues par les syndicats durant les dernières années, l’appel à la grève constitue une “réponse à l’entêtement du ministère, en dépit de la multiplication des protestations et de la situation tendue dans le secteur”, est-il indiqué. Des membres de cette coordination ont rappelé que plusieurs dossiers sont en suspens. Cela concerne notamment le dossier des contractuels, qui traîne depuis 2016, selon les syndicats.
D’autres sujets sont aussi en stand-by depuis 2009, comme celui des indemnités pour l’affectation dans les zones éloignées, celui des enseignants agrégés… Ces centrales déplorent “la démarche unilatérale du gouvernement, qui a pris des décisions dans certains dossiers sans impliquer les syndicats”, précise Abderrazak Drissi. Le secrétaire général de la FNE a également critiqué “le manque de volonté politique, dans la mesure où certaines revendications peuvent être mises en œuvre sans que cela implique de financier pour l’État”.