Une mystérieuse maladie touche les grandes villes de Chine

Un expert chinois confirme, ce 20 janvier, que l’épidémie qui accable la Chine se transmet entre humains.

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Le virus suscite des inquiétudes croissantes après le décès ce week-end d'une troisième personne depuis le début de l'épidémie. Crédit: DR

Pékin au nord, Shanghai à l’est et Shenzhen au sud : la mystérieuse maladie partie du centre de la Chine a gagné les métropoles géantes du pays le plus peuplé du monde. Le dernier bilan fait état de 218 cas en Chine, dont trois mortels.

Épidémie continentale

Plus d’un mois après son apparition sur un marché de Wuhan (centre), le virus, de la famille du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), touche désormais trois autres pays d’Asie : Japon, Corée du Sud et Thaïlande. Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré à la chaîne de télévision d’État CCTV que la transmission par contagion entre personnes était “avérée”.

Cet expert avait aidé à évaluer l’ampleur de l’épidémie de Sras en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8096 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Sortant de son silence, le président chinois Xi Jinping a réclamé que “la propagation de l’épidémie soit résolument enrayée”, alors même que le pays est entré, comme chaque année, dans la “plus grande migration humaine” avec le Nouvel An chinois. Le dirigeant communiste a jugé “absolument crucial de faire un bon travail en matière de prévention et de contrôle épidémiologiques”.

Bilan effarant

Le pays a dénombré, ce lundi 20 janvier dans la soirée, exactement 218 cas, dont un dans sa capitale économique, Shanghai, l’une des plus grandes villes du monde (25 millions d’habitants), chez une femme de 56 ans.

Le virus a également été détecté en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion depuis Wuhan. Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu’elle avait consulté le samedi 18 janvier à l’hôpital à Wuhan en raison d’un rhume. On lui avait prescrit des médicaments avant qu’elle ne s’envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.

Le virus suscite des inquiétudes croissantes après le décès ce week-end d’une troisième personne depuis le début de l’épidémie et une augmentation significative du nombre de nouveaux cas à Wuhan (près de 140, le total atteignant désormais 198). Neuf patients sont dans un état critique.

Risques de propagation

L’épidémie intervient à l’approche des festivités du Nouvel An chinois, la période la plus chargée de l’année dans les transports. Des centaines de millions de personnes ont commencé à voyager en autocar, train et avion pour rendre visite à leur famille. L’année du Rat débute samedi 25 janvier. Malgré les risques de propagation, les déplacements en Chine ne font pour l’heure l’objet d’aucune restriction.

Ce week-end, des scientifiques d’un centre de recherches de l’Imperial College à Londres, qui conseille des institutions comme l’OMS, ont mis en doute les chiffres officiels, estimant que le nombre de contaminations dépassait probablement le millier au 12 janvier.

Cité par la télévision nationale, Xi Jinping a jugé “nécessaire de diffuser l’information en temps et en heure et de renforcer la coopération internationale”.

Origine du virus

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme (comme un rhume), mais aussi d’autres plus graves comme le Sras.

Les symptômes du Sras ressemblent à ceux d’une pneumonie, avec une forte fièvre et divers problèmes respiratoires. Lors de la pandémie de 2002-2003, l’OMS avait vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dissimuler l’ampleur de la maladie.

L’inquiétude est désormais perceptible à l’étranger, où les mesures de prévention se multiplient dans les aéroports pour les vols en provenance de Wuhan, notamment aux États-Unis et en Thaïlande.