L’Algérie est prête à abriter (le) dialogue escompté entre les frères libyens », a déclaré Abdelamadjid Tebboune lors du sommet international qui a réuni ce dimanche 19 janvier à Berlin les principaux pays concernés par le conflit en Libye, selon l’APS (Algérie Presse Service, l’agence de presse nationale algérienne).
La voix de la paix
« Nous sommes appelés à arrêter une feuille de route aux contours clairs, qui soit contraignante pour les parties, visant à stabiliser la trêve, à stopper l’approvisionnement des parties en armes afin d’éloigner le spectre de la guerre de toute la région », a-t-il ajouté.
Le président algérien a également appelé à « encourager les parties libyennes à s’asseoir autour de la table pour résoudre la crise par le dialogue et les voies pacifiques et éviter ainsi des dérapages aux conséquences désastreuses ». Les participants au sommet de Berlin ont promis de respecter un embargo sur les armes et de ne plus interférer dans ses affaires intérieures, pour tenter de ramener la paix dans ce pays déchiré par la guerre civile.
Toutefois, les conséquences de cet engagement sur le terrain, où règne une trêve des combats précaire entre les deux camps, restent incertaines: les deux rivaux directs, Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU à Tripoli, et son rival qui contrôle l’est libyen Khalifa Haftar, ont refusé de se rencontrer lors de la conférence sous l’égide de l’ONU.
Alger pour Tripoli
« Au delà des bons offices menés loin des projecteurs afin de garantir la réussite de sa démarche, l’Algérie a œuvré intensément pour la stabilisation du cessez-le-feu », a encore affirmé Abdelamadjid Tebboune. L’Algérie, qui partage près de 1.000 kilomètres de frontière avec la Libye, a multiplié ces dernières semaines les consultations pour tenter de contribuer à une solution politique à la crise dans ce pays.
Le Croissant rouge algérien a fourni par ailleurs une assistance humanitaire à la Libye. Le chef du GNA Fayez al-Sarraj, le Premier ministre italien Giuseppe Conte ainsi que les chefs de la diplomatie turque, égyptienne et italienne se sont récemment succédé à Alger. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est lui attendu ce mardi 21 janvier dans la capitale algérienne.
Tunis et Rabat exclues
Si l’Algérie a été invitée à Berlin, la Tunisie voisine conviée « en retard » n’a pas pas participé à la conférence, ni le Maroc qui n’avait pas reçu d’invitation. Le président tunisien Kais Saied a néanmoins reçu tard ce dimanche 19 janvier un appel du président français Emmanuel Macron, qui a, selon un communiqué du palais présidentiel, « compris » la décision de Tunis de ne pas se rendre à Berlin en raison de l’invitation tardive.
Emmanuel Macron a évoqué avec son homologue tunisien les sujets abordés durant le sommet et reconnu l’importance que Tunis participe aux prochaines réunions sur la Libye voisine. Par ailleurs, le président français avait appelé le roi du Maroc Mohammed VI, samedi 18 janvier, à la veille du sommet de Berlin, pour discuter de la crise en Libye, selon un communiqué du cabinet royal.
« A cette occasion, le rôle important du Royaume du Maroc et ses efforts reconnus, depuis de longues années, en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin ont été soulignés », notamment les accords de Skhirat de décembre 2015, a précisé le communiqué.