L’Union européenne (UE) saisira l’Organisation mondiale du commerce (OMC) si l’accord commercial préliminaire signé entre Pékin et Washington entraîne des “distorsions commerciales” au détriment des entreprises européennes, a déclaré vendredi 17 janvier son ambassadeur en Chine.
Augmentation des produits américains en Chine
“Les objectifs quantitatifs (d’achats chinois de biens américains stipulés dans l’accord) ne sont pas compatibles avec l’OMC s’ils entraînent des distorsions commerciales”, a indiqué Nicolas Chapuis. “Si tel était le cas, nous irions devant l’OMC pour régler cette question”, a-t-il averti lors d’une conférence de presse à Pékin.
Mercredi 15 janvier, un accord commercial préliminaire a été signé à Washington entre les deux premières puissances économiques mondiales. Il constitue une trêve dans la guerre commerciale qu’ils se mènent depuis 2018. Pékin s’est notamment engagé à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains en plus sur deux ans, par rapport au niveau de 2017.
Surveillance des transactions
Cette disposition inquiète l’UE, qui craint que ces transactions ne se fassent au détriment des compagnies européennes, délaissées au profit des firmes américaines. Invité jeudi 16 janvier au ministère chinois des Affaires étrangères, Nicolas Chapuis affirme y avoir “reçu des assurances formelles que les entreprises européennes ne seraient en aucun cas affectées par l’accord”. “Nous surveillerons sa mise en œuvre”, a-t-il averti.
En vertu du texte signé mercredi 15 janvier entre la Chine et les États-Unis, l’administration du président américain Donald Trump renonce également à imposer de nouveaux droits de douane aux exportations chinoises. Le président Trump s’est dit prêt à attendre son éventuelle réélection en novembre prochain pour parvenir à un accord définitif, dans l’espoir de parvenir à un “meilleur résultat”.