Deux ans de prison ferme pour le militant Bouda Ghassan

Ancien membre de l’Union nationale des étudiants du Maroc, Abdelali Bahmad alias Bouda Ghassan était poursuivi pour outrage au drapeau et atteinte à l’intégrité territoriale pour des publications sur Facebook. Il a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Khénifra.

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Le militant de 35 ans avait écrit sur Facebook, commentant l'outrage au drapeau lors d'une manifestation à Paris en octobre, qu'il “n’avait pas les moyens d’acheter des allumettes pour brûler le drapeau marocain alors qu’il a faim”. Crédit: DR

Le militant et ancien membre de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), Abdelali Bahmad, plus connu sous le surnom de Bouda Ghassan, poursuivi pour outrage au drapeau et atteinte à l’intégrité territoriale pour des publications sur Facebook, a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Khénifra et à une amende de 10000 dirhams, jeudi 9 janvier au soir, tandis qu’un sit-in pour protester contre son arrestation se tenait en face du tribunal.

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Interprétations divergentes

Selon Mohamed Zendour, président de la section Khénifra de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), dans des propos relayés par TelQuel Arabi, ce sont “pas moins de 12 avocats qui ont défendu l’accusé” pendant plus de six heures de procès. La même source rapporte que la défense a essayé de convaincre les juges en remettant les éléments de l’enquête dans leur contexte.

Abdelali Bahmad, chômeur de 35 ans, est très actif sur les réseaux sociaux. Il avait été arrêté mi-décembre et poursuivi pour une publication sur Facebook, où il a commenté l’outrage au drapeau national lors de la marche du Hirak qui avait eu lieu à Paris en octobre dernier. D’après l’acte d’accusation dont l’AFP détient copie, Bouda aurait été condamné pour avoir écrit qu’il “n’avait pas les moyens d’acheter des allumettes pour brûler le drapeau marocain alors qu’il a faim”.

Mohamed Zendour, qui s’est confié à TelQuel, dénonce une forme de “musellement” de la liberté d’expression et de ses principes qui figurent dans la Constitution marocaine de 2011, “surtout que la condamnation a été fondée sur une interprétation personnelle du procureur”.

Bouda Ghassan a quant à lui nié toute intention d’outrage au drapeau marocain. L’accusé s’est défendu en affirmant que son discours avait été très mal interprété par la police. Son avocate Fatima Sabiry a fait appel ce vendredi 10 janvier. Quelques jours avant la condamnation du militant, elle avait qualifié son arrestation d’acte “déplorable”.