La Banque Mondiale a récemment publié, à l’occasion de la Semaine mondiale de l’Eau, un rapport intitulé “Au-delà de la pénurie : la sécurité de l’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”. Le document de 145 pages s’attarde sur la situation des réserves en eau dans la région Moyen-Orient & Afrique du nord (Mena) et les défis majeurs auxquels les pays de la région sont confrontés.
Plusieurs chiffres accablent le Maroc. D’abord, le Royaume est — avec l’Iraq, le Liban, la Jordanie et la Syrie — un des pays qui “subiront tous une forte augmentation de leur stress hydrique”. Entre 2010 et 2013, le niveau de stress hydrique est passé d’une plage de 3 et 4 à celle de 4 et 5, considérée comme “haut niveau de stress hydrique”, exposant 71 % de la population à ce danger. Pour le Maroc comme les pays cités plus haut, le réchauffement climatique est le principal facteur des modifications du degré de stress hydrique.
Les inadéquations de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement ont engendré des pertes économiques atteignant 700 millions de dollars en 2010, soit 0,7 % du produit national brut. Le taux de mortalité attribué à ces facteurs couplés au manque d’hygiène s’est élevé à 4 personnes sur 100.000 en 2012. De plus, la diarrhée est responsable de 4 à 5 % des cas de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans morts en 2015.
D’après le rapport, environ 22 % des eaux usées sont traitées dont seulement 22 % sont réutilisées. Selon les auteurs, le recyclage des eaux usées peut s’avérer être une solution viable pour atténuer les déficits hydriques et assurer la sécurité en matière d’approvisionnement en eau.
L’étude relève aussi que l’agriculture accapare 82 % des eaux prélevées contre 6 % pour l’industrie et 12 % pour l’utilisation domestique. Pourtant, “l’agriculture produit les plus faibles retombées économiques de son utilisation de l’eau”.
La Banque Mondiale salue aussi quelques initiatives lancées par le Maroc. Elle souligne par exemple que “les projets d’irrigation menés au Maroc montrent que le secteur privé est prêt à investir dans des infrastructures gérées par le secteur public lorsque les questions concernant les tarifs, l’octroi de subventions partielles et la garantie des paiements sont réglées”. L’institution salue aussi les “partenariats public-privé forgés dans le but de remédier aux contraintes opérationnelles des compagnies des eaux”.
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