Il n’y a pas eu et il n’y aura pas une seule voix dans ce gouvernement pour défendre notre souveraineté ni notre démocratie en Europe et nulle part ailleurs”, a déclaré Santiago Abascal, le leader du parti Vox, lors du débat d’investiture du chef de gouvernement espagnol Pedro Sanchez. À noter que Vox est devenu, en novembre dernier, le troisième parti du pays à l’issue des élections législatives.
Dans son discours, Santiago Abascal a remis en question la légitimité du gouvernement de Pedro Sanchez. Pour le leader d’extrême droite, les institutions de la nation espagnole seraient en voie de “dévalorisation” et son gouvernement moqué par les autres pays.
Controverse des eaux territoriales
“Par exemple, nos voisins marocains gaspillent l’argent que M. Sanchez leur offre pour contrôler les frontières en achetant des tanks et hélicoptères de combat alors qu’ils revendiquent les eaux des Canaries”, a accusé Santiago Abascal, avant d’ajouter : “C’est logique : quand une nation ne se respecte pas elle-même, tous tentent de profiter d’elle.”
Santiago Abascal fait référence aux deux projets de loi approuvés le 16 décembre dernier par la commission des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l’étranger à la Chambre des représentants. Ces deux textes visent à mettre à jour la délimitation des eaux territoriales du royaume ainsi que la mise en place d’une zone économique exclusive de 200 milles marins au large des côtes marocaines.
Cette nouvelle délimitation — qui s’étend jusqu’aux villes frontalières de Saïdia à l’Est et de Lagouira au Sud — concerne les eaux proches des îles Canaries. La délimitation de ces eaux serait potentiellement soumise à des négociations entre les deux pays.
Nouveau scrutin
Le débat d’investiture, tendu, s’est soldé sur l’organisation d’un nouveau scrutin étant donné qu’avec 166 voix en sa faveur, 165 contre lui et 18 qui se sont abstenues, Pedro Sanchez n’a pas obtenu la majorité absolue de 176 voix sur 350 et n’a donc pas pu remporter ce vote de confiance le 5 janvier. Une étape nécessaire pour lui permettre de rester à la tête du gouvernement espagnol.
Un nouveau vote est donc prévu mardi 14 janvier, mais cette fois, il n’aura besoin que d’une majorité relative. Il s’agit d’une étape décisive pour l’Espagne, marquée par une instabilité politique depuis 2015, avec une coalition politique entre les principaux partis de gauche dont Podemos et le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) — le parti de Pedro Sanchez — pour former un gouvernement.