Ce lundi 23 décembre, une séance de questions orales au gouvernement était programmée à la Chambre des représentants. Ce jour-là, quatre secteurs seulement sur 23 étaient concernés par les interrogations des parlementaires. Un chiffre qui a poussé les députés de l’opposition à se plaindre publiquement de l’absentéisme des ministres. “Nous considérons cela comme étant une offense et un ciblage de cette institution, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que cela se produit”, a fustigé Noureddine Mediane, président du groupe istiqlalien, qui intervenait à l’ouverture de la session.
Le chef du groupe PAMiste, Mohamed Aboudrar, est même allé jusqu’à menacer de “boycotter les séances de questions orales” si les membres du gouvernement ne changeaient pas de comportement. “Certains ministres se considèrent plus importants que cette institution, nous n’avons plus qu’à les nommer”, a-t-il pesté.
Le député PPS, Rachid Hammouni n’y est pas allé de main morte, estimant que “les députés sont devenus des figurants, payés avec l’argent du peuple à ne rien faire”.
La situation a dégénéré lorsque le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme, Mustapha Ramid, a tenté de prendre la parole pour rétorquer aux doléances des députés, avant d’être recadré par la présidente de la séance, qui lui a signifié que le règlement intérieur ne lui permettait pas de répondre à un point d’ordre, provoquant ainsi l’ire des députés. La voix étouffée par le brouhaha, le ministre a, à son tour, menacé de “ne plus venir au Parlement” et de présenter sa démission si l’on continuait à le priver de s’exprimer.
Une suspension de séance et trente minutes de tractations plus tard, Mustapha Ramid a finalement présenté la défense de son gouvernement, en faisant référence à l’article 100 de la Constitution, qui dispose que “le gouvernement doit donner sa réponse [aux questions des membres de chaque chambre du Parlement, NDLR] dans les vingt jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question”.
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