Le 15 décembre, face à la jeunesse du Parti de la justice et du développement (PDJ) de la région Casablanca-Settat, Abdelilah Benkirane est revenu sur la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement, le leader du RNI Aziz Akhannouch, et la potentielle alliance entre le PAM et le PJD. L’ancien chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots.

PDJ vs Commission de développement

Dans son discours, Abdelilah Benkirane a d’abord défendu la liberté d’expression de la jeunesse pjdiste sur les réseaux sociaux, critiquant certains cadors du parti qui chercheraient à “museler” les plus jeunes en les forçant à avoir un seul discours.

Dans la foulée, l’ex-chef du gouvernement s’est attaqué à la commission récemment nommée pour élaborer un nouveau modèle de développement. “La commission proposée par Benmoussa est formée d’un courant unique. Elle comprend des personnes connues pour leur mise en doute de la religion, dénonce Abdelilah Benkirane. Cette commission n’est donc pas équilibrée. Mais cela ne veut pas dire que nous allons laisser faire et rentrer chez nous.”

Un petit tacle pour Akhannouch

Sur le même ton, Abdelilah Benkirane a critiqué son meilleur ennemi Aziz Akhannouch après sa dernière sortie où il avait appelé à “rééduquer les Marocains”. Dans son discours, le leader emblématique du parti de la lampe s’est montré ferme en identifiant “une erreur de communication” de la part du patron du RNI.

“Je n’aime pas parler des gens qui sont déjà très critiqués par l’opinion publique. Mais j’identifie une erreur de communication dans le discours d’Akhannouch, à dire qu’on doit ‘rééduquer’ les Marocains. Chez nous, cette phrase est une insulte. Et c’est uniquement la justice qui jouit de ce droit. Toi [Akhannouch NDLR], tu n’as pas le droit de nous éduquer”, a martelé Benkirane.

Une deuxième erreur a été repérée par l’ex-numéro un du parti de la lampe dans l’intervention du ministre de l’Agriculture : demander au peuple marocain de s’opposer à ceux qui critiquent le roi. L’ex-secrétaire général du parti de la lampe a souligné que la jeunesse avait bien le droit d’exprimer ses besoins sur les réseaux sociaux, même en “critiquant la politique du roi” dans un cadre respectueux, en prenant en compte que Mohammed VI est un homme comme les autres, qui peut se tromper. Tout en rappelant que “la politique de la monarchie marocaine est la plus stable de la région”.

L’alliance PAM-PJD sur le banc de touche ?

Face à la jeunesse de son parti, Abdelilah Benkirane a tenu à rappeler les bases et principes qui selon lui, unissent le PJD. Dans son discours, il n’a pas hésité à piquer les leaders du PJD qui songent à une alliance avec le PAM. “Slimane Amrani est sorti avec des déclarations concernant une possible alliance PJD-PAM… a-t-il demandé l’avis du Conseil national du parti avant de l’annoncer ?”

D’après Benkirane, il serait plus judicieux d’attendre le dénouement de la crise au sein du parti au tracteur : “Vous comptez sur Abdellatif Ouahbi [député PAM], mais imaginez que Hakim Benchamach [actuel secrétaire général du PAM] reste en place… vous voulez qu’on soit ridiculisés ?”