Oman, la cicatrice Zanzibar

Pendant des siècles, l’île de Zanzibar fut la fierté économique et culturelle de l’empire d’Oman. Mais après presque 300 ans de domination, la minorité arabe est contrainte de plier bagage. La violente révolution de 1964 pousse des milliers d’Omanais à retourner sur leur terre ancestrale, souvent inconnue. Un exil dont le souvenir est encore douloureux. Reportage.

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Dans la banlieue de Mascate, la capitale d’Oman, des ressortissants omanais, dont les ancêtres ont vécu à Zanzibar, récitent des prières après 
le décès d’un membre de 
leur famille. Crédit: SEBASTIAN CASTELIER

Par Quentin Müller

Photos par Sebastian Castelier

Réveille-toi, homme noir. Saisis armes et munitions et combats tous les vestiges de l’impérialisme. Ne recule devant rien si tu veux que cette île redevienne tienne.” Le 12 janvier 1964, les radios de Zanzibar font grésiller un étrange slogan, qui scelle le début d’une sanglante révolution. Cette nuit-là, Mohamed Issa Salim Al Rawahy ne l’oubliera jamais: “On allait à l’étage car il y avait une ouverture entre le toit et les murs. On voyait des gens tirer, d’autres courir partout. Les maisons brûlaient…” Plusieurs centaines de révolutionnaires panafricanistes ciblaient la minorité arabe présente sur l’île depuis le XVIIIe siècle. Les massacres ont fait entre 5000 et 15.000 morts. Sous dynastie omanaise depuis la fin de 1698, l’île…

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