Amina Bouayach : le CNDH ne fera pas de médiation avec les détenus

Invitée de l’émission Confidences de presse le 8 décembre, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a estimé qu’elle n’avait pas de rôle à jouer dans la médiation avec les détenus du Hirak.

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Amina Bouayach est présidente du CNDH. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

A deux jours de la Journée internationale des droits de l’Homme, Abdellah Tourabi a reçu Amina Bouayach dans Confidences de presse sur 2M, dimanche 8 décembre. Parmi les sujets qui ont été abordés pendant l’émission, les conditions de détention des prisonniers du Hirak.

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Le 13 novembre dernier, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait notamment constaté “l’état déplorable des cellules disciplinaires qui ne disposent ni d’éclairage ni d’aération”, dans les prisons de Toulal 2 à Meknès et Ain Aïcha à Taounat, où ont été transférés des détenus du Hirak visés par des mesures disciplinaires. Le même jour, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), dirigée par Mohamed Salah Tamek, fustigeait les conclusions de l’instance présidée par Amina Bouayach.

“Pour moi, le sujet est clos”

Notre équipe a visité ces prisons. Elle a constaté que certaines cellules disciplinaires ne disposaient pas des conditions essentielles. Maintenant, j’ai su que ces cellules ont été fermées. Pour moi, le sujet est clos. Je ne débattrai pas encore de ce sujet”, a réagi la présidente du CNDH. Et d’ajouter : “Pour ce qui est des allégations de torture, lorsque nous avons dit qu’il n’y en avait pas eu, nous n’avons pas menti. Nous avions été clairs sur ce point.

Est-ce que le CNDH a l’intention de mettre en place une initiative de médiation, conformément à l’article 10 de la loi qui l’organise ?”, lui demande Meryem Boutouraout, journaliste invitée dans l’émission. “De mai à aujourd’hui, nous avons instauré une interaction nouvelle avec les familles des détenus. Nous avons eu des rencontres, nous résolvons des problématiques au quotidien avec les détenus du Hirak qui font partie de 80 000 autres prisonniers. Ils ne sont pas les seuls”, répond d’abord Amina Bouayach, avant de lui demander : “Que voulez-vous dire par médiation ? Est-ce pour résoudre le problème ?

La médiation attendra

Dans la médiation, il faut qu’il y ait deux parties. Et nous [le CNDH], nous ne sommes pas [considérés comme] partie dans ce dossier. Nous sommes seulement un mécanisme pour comprendre les choses et apporter du soutien aux détenus”, conclut la présidente du CNDH, indiquant que le rapport sur le Hirak est toujours en cours d’élaboration.

Selon l’article 10 en question, contenu dans la loi n°76-15 relative à la réorganisation du Conseil national des droits de l’Homme, “le conseil peut, dans le cadre de l’exercice de ses missions, intervenir d’urgence à chaque fois qu’il s’agit d’un cas de tension qui pourrait aboutir à une violation individuelle ou collective d’un des droits de l’Homme, et ce en déployant tous les moyens nécessaires de médiation et de conciliation qu’il juge appropriés, en coordination avec les autorités publiques concernées”.

 

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