Moulay Hafid Elalamy en opération séduction à Turin devant les industriels automobiles

Lors d’une visite à Turin le 14 novembre, le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy était en opération séduction auprès des acteurs du secteur automobile italien pour prôner le modèle marocain. Une opportunité dessinée à l’annonce de la prochaine fusion entre le constructeur français PSA et l’italien Fiat.

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Moulay Hafid Elalamy à Turin, le 14 novembre. Crédit: Facebook/Moulay Hafid Elalamy

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, était à Turin le 14 novembre pour rencontrer différents acteurs du secteur automobile italien. Un rendez-vous été organisé par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et l’Association nationale de l’industrie automobile italienne (ANIAI), lors duquel le ministre s’est livré à une opération séduction visant à démontrer les avantages que pouvait présenter le Maroc pour les constructeurs, appuyée par des exemples de succès comme PSA et Renault, constructeurs internationaux implantés dans le royaume.

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La fusion à 50-50 entre l’industriel Fiat-Chrysler et le groupe français PSA se ferait dans l’objectif de créer un géant de l’automobile mondial. L’accord définitif pourrait intervenir “dans les prochaines semaines”, selon le mandat donné aux équipes des deux constructeurs, ont-ils précisé dans un communiqué commun. Une nouvelle qui sonne comme une opportunité pour le secteur automobile marocain qui compte déjà PSA dans ses rangs ainsi que le constructeur de pièces italien Magneti Marelli.

Opération séduction

Lors de cette conférence placée sous le thème “Le Maroc, pôle compétitif de l’industrie automobile”, le ministre a d’emblée rappelé les bonnes relations commerciales italo-marocaines. “L’Italie est le 3e client du Maroc et également son 4e fournisseur. Les relations sont intéressantes, mais il y a de la place pour une vraie amélioration. Nous avons de la marge de progression”, expliquait-il tout en précisant que le Maroc encourageait la liberté d’entreprendre et prônait l’ouverture de son économie. Une annonce qui vient dans un nouvel élan économique entre les deux nations, après la signature le 1er novembre dernier d’un nouveau partenariat stratégique à Rabat, lors de la visite de Luigi Di Maio, ministre italien des Affaires étrangères.

L'Ecosystème automobile marocain présenté aujourd'hui, à Turin, lors d'une conférence réunissant les industriels italiens du secteur.

Publiée par Moulay Hafid Elalamy sur Jeudi 14 novembre 2019

Lors de son discours, le ministre a rappelé les intérêts mutuels de l’Italie et du Maroc quant à une évolution de la présence des acteurs transalpins. “Notre intérêt premier au Maroc, c’est l’emploi. L’intérêt des opérateurs est de gagner de l’argent. Nous avons donc essayé de développer un environnement propice au développement de la compétitivité des entreprises. Nous avons décidé de faire de l’Industrie un vecteur de développement”, martèle le ministre en quête d’investisseurs.

Le Maroc, un partenaire de choix

Vantant les atouts du royaume, MHE en a profité pour rappeler que le pays était une nation stable, libérale et depuis plusieurs années, un poids lourd dans le secteur automobile africain. Pour conquérir les potentiels investisseurs transalpins, le ministre a également resitué des éléments de contexte des acteurs présents au Maroc : “Avec Renault, nous sommes passés, avec un site à Casablanca et à Tanger, à un capacitaire de 500 000 véhicules. J’ai appris récemment lors d’une visite à Tokyo, que Renault-Nissan exportait, à partir du Maroc, à 78 pays. L’automobile, qui était un secteur normal, est passée leader des exportations et de la création d’emplois”, rappelle MHE.

Le ministre ne s’est pas privé de mettre en avant l’accompagnement mis en place par le pays pour attirer et rassurer les opérateurs internationaux. Cela implique notamment les exonérations d’impôts pendant les cinq premières années d’opération. “Nous avons un fonds de développement industriel de 2 milliards d’euros, avec l’argent de l’Etat, et nous accompagnons avec des subventions lorsque nous voulons un investisseur qui complète notre écosystème. Il s’agit également de formation avec des subventions par personne formée, et c’est notre intérêt”, précise le ministre tout en rappelant que le Maroc n’a pas vision à être une terre d’investissement “low-cost, uniquement”. 

Dans une interview donnée après la conférence à nos confrères de Médias24, le ministre a cependant déclaré : “Nous n’avons rien signé avec de nouveaux investisseurs italiens. Sachant qu’ils sont moins d’une vingtaine, nous pouvons faire beaucoup mieux, avant de poursuivre : Je pense qu’en 2021, nous arriverons à une cinquantaine d’opérateurs italiens intégrés dans notre écosystème automobile.”

 

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