Une date symbolique. En ce 29 octobre, jour de commémoration de la disparition du leader Mehdi Ben Barka, les Ittihadis ont célébré les 60 ans de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), à l’origine de la naissance en 1975 de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). A Rabat, des centaines de militants du parti à la rose, en provenance des quatre coins du royaume, ont investi le théâtre Mohammed V en réponse à l’appel du premier secrétaire, Driss Lachgar.
Un appel de “l’horizon ittihadi”, marqué du sceau de “la réconciliation et l’ouverture”, qui invitait les militants socialistes à “consolider [leurs] rangs et à fédérer [leurs] forces pour redonner de la chaleur à la famille ittihadie parmi tous ceux qui ont milité au sein du parti, sympathisé avec lui, l’ont défendu ou ont été convaincus de ses principes”. Une invitation ouverte également aux “différentes compétences et cadres intègres, imbus des idées progressistes, des valeurs de démocratie, d’égalité et de modernité”, en vue de participer au “renouvellement de la pensée ittihadie”.
Sourde oreille
A l’appel de Driss Lachgar, les membres du bureau politique de l’USFP ont logiquement répondu présents. Sauf l’ex-ministre Karim Benatiq, qui a fait les frais du remaniement ministériel acté le 9 octobre dernier. Alors que le premier secrétaire annonçait, en conférence de presse et relayé par Medias 24, la présence d’Abderrahman El Youssoufi , l’ex-Premier ministre de l’Alternance a brillé par son absence.
Idem pour l’ancien premier secrétaire du parti, Mohamed El Yazghi. Manquaient également à l’appel de Lachgar les anciens ministres Fathallah Oualalou et Mohamed Achaari, ainsi que les syndicalistes Noubir Amaoui et Taïeb Mounchid. L’ancien ministre et ex-directeur des journaux du parti (Al Ittihad Ichtiraki et Libération), Mohammed El Gahs, qui avait assisté en janvier 2018 au congrès du Parti socialiste unifié (PSU), n’était pas de la partie. Idem pour les figures de la nouvelle Fédération de la gauche démocratique (PSU-PADS-CNI) comme Mohamed Bensaïd Aït Idder, Mohamed Sassi, Nabila Mounib ou encore Omar Balafrej.
Soutiens politiques
Certains ayant quitté ou pris leurs distances avec le parti à la rose ont tenu néanmoins à répondre à l’appel de l’horizon ittihadi. Parmi eux, Abdelali Doumou, qui avait rejoint en 2016 les rangs du Parti du progrès et du socialisme (PPS), et Mohamed Boubekri, dont les fonctions ont été suspendues en 2015 par Driss Lachgar. L’ex-ministre et ex-patron du CIH, Khalid Alioua, était de la partie. Egalement présents, le président du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui, l’ex-président du Conseil d’administration de la MGPAP, Abdelmoula Abdelmoumni, et le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik.
Du côté de la majorité gouvernementale, l’ancien ministre Lahcen Daoudi (PJD), le secrétaire général du Mouvement populaire (MP) Mohand Laenser, et le porte-parole de l’Exécutif, Hassan Abyaba, de l’Union constitutionnelle (UC) étaient aux premiers rangs. De l’opposition, on notera la présence des secrétaires généraux du PAM et de l’Istiqlal, Hakim Benchamach et Nizar Baraka. Le PPS a quant à lui été représenté par l’ex-ministre Nouzha Skalli et le député Jamal Krimi Benchekroun. Son secrétaire général, Nabil Benabdallah, dont les relations avec Driss Lachgar se sont envenimées à la veille du remaniement ministériel, n’était pas de la partie.
L’union souhaitée
Durant son allocution, la seule d’une soirée placée sous le signe de la culture (batucada, hip-hop, beatbox, rap, dessin et un concert de Nass El Ghiwane en clôture), Driss Lachgar insistait sur le fait que l’appel à la réconciliation au sein du mouvement ittihadi n’était pas un objectif en soi, mais un pas vers l’ouverture, le renforcement du front national et la réussite du défi d’un développement global.
Sans s’attarder sur la disparition de Mehdi Ben Barka, le premier secrétaire est revenu sur les étapes clés du parti et de son passé militant, revenant sur les nombreux sacrifices de ses hommes et symboles au fil des générations, et par là même sur leur lutte acharnée pour le projet démocratique et l’édification de l’Etat moderne. En annonçant que les célébrations se poursuivront jusqu’en mars 2020, Driss Lachgar appelle toutes les organisations de gauche, les partis et les syndicats, à s’engager dans la recherche d’une nouvelle perspective pour une action commune.
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