Une semaine après le remaniement du gouvernement Othmani, l’opposition se met déjà en ordre de marche, notamment ceux qui sont venus grossir ses rangs. C’est ainsi que le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a interpellé le nouveau gouvernement, lui demandant de présenter “un nouveau programme” à l’intention du Parlement et de l’opinion publique.
C’est la rentrée
“Le bureau politique estime que le gouvernement, dans sa nouvelle version, devrait présenter au Parlement et à l’opinion publique une nouvelle déclaration politique et pragmatique”, a fait savoir le parti au livre dans un communiqué diffusé 15 octobre. Le but ? S’assurer de la prise en compte des dernières directives royales “appelant à la rapidité et à l’efficacité des réformes nécessaires”, mais aussi tempérer “les angoisses de la société” en apportant “des réponses concrètes”. Parmi elles, le communiqué mentionne la définition “d’une orientation économique visant à renforcer la production” et l’adoption de nouveaux mécanismes de justice sociale.
Après avoir quitté le gouvernement, non sans fracas, et suite à plus de 20 ans de présence au sein de l’Executif, les “camarades” n’ont pas perdu de temps pour enfiler leur nouveau costume. “Notre vision est désormais tournée vers les débats internes, pour que tout le monde soit imprégné des forces d’action [à mener au sein de l’opposition, NDLR]. C’est ainsi que nous développerons notre action”, nous avait récemment confié le secrétaire général du parti, Nabil Benabdallah.
Les mises en garde de Nizar Baraka
Une posture qui fait écho à celle adoptée par l’Istiqlal lors de la rentrée parlementaire , le 11 octobre. Le doyen des formations politiques marocaines avait lui aussi invité, par la voix de son chef de file Nizar Baraka, le gouvernement à présenter sa nouvelle ligne. “L’avènement d’un nouvel exécutif, qui marque la rentrée parlementaire de cette année, est appelé à soumettre un nouveau programme gouvernemental qui doit avoir la confiance de la Chambre des représentants, sur la base d’engagements clairs et de mesures réalisables”, affirmait Nizar Baraka lors de l’ouverture de la rentrée parlementaire.
C’est ainsi qu’il avait sommé la nouvelle mouture gouvernementale de se pencher sur l’élaboration du nouveau projet de Loi de Finances 2020, pour lequel l’Istiqlal avait déjà fait des recommandations. Un nouveau programme qui devra, selon lui, “donner l’identité politique et le sens démocratique de ce nouveau gouvernement”. Sans pour autant manquer d’adresser un taquet à la précédente version du gouvernement dirigé par Saâd Eddine El Othmani : “La négligence du gouvernement, et son manquement à son devoir de répondre aux besoins de la population, est la cause de la crise économique, sociale et politique”, a pointé le chef de file du parti à la balance, accusant l’Executif d’un affaiblissement de l’attrait des investissements, des opportunités d’emplois, voire de “l’effondrement de la classe moyenne”.
Des critiques que l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a réitérées le lendemain, le 12 octobre, lors de l’ouverture du “Forum pour la pensée” organisé par sa formation politique. Ciblant toujours le gouvernement de coalition, Nizar Baraka a mis en garde contre “le danger de rester dans l’attentisme, sans assumer sa responsabilité constitutionnelle” avant d’opter pour une sémantique plus forte sur le retard du remaniement. Il évoque “un mépris pour les intérêts de la nation et des citoyens que d’écouter aujourd’hui les mêmes discours de fuite des responsabilités”, responsable du “repli” du Maroc dans “différents domaines”.
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