Le gouvernement de Sa Majesté le Roi dénonce la démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie de M. Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui a cru devoir commenter la situation interne en Algérie lors d’une conférence internationale tenue à Marrakech”, indique le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger dans un communiqué rendu public le 13 octobre.
“Cette déclaration a soulevé des questionnements au niveau de la classe politique et de l’opinion publique quant à son timing et ses véritables motivations”, précise le ministère dans un communiqué.
La CGEM, poursuit la même source, “ne peut se substituer au gouvernement de Sa Majesté le Roi dans la prise de position sur les questions internationales et notamment le développement dans ce pays voisin”, ajoutant que la position du Royaume du Maroc à ce sujet est “claire et constante”.
“Le Royaume du Maroc a, en effet, décidé de s’en tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux développements en Algérie. Le Maroc s’abstient de tout commentaire à ce sujet. Il n’a ni à se mêler des développements internes que connaît ce pays voisin ni à les commenter de quelque manière que ce soit”, conclut le communiqué.
Le jour même, à 15 h 13, le président de la CGEM a envoyé un court mail aux membres de la CGEM dans lequel il indique avoir “pris la décision, pour des raisons de contraintes personnelles majeures, de démissionner de la présidence de la CGEM à compter de ce jour”.
Invité à la première session plénière de la World Policy Conference à Marrakech, le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, avait fait part le 12 octobre de son enthousiasme quant à l’intégration du Maghreb, saluant le “mouvement pacifique” que connaît l’Algérie.
“Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’Algérie ne reviendra pas en arrière. Le pouvoir militaire devra accepter de partager le pouvoir. La solution à la problématique algérienne, c’est d’amener le pouvoir algérien à accepter la solution du partage du pouvoir”, avait-il notamment déclaré.
Au sein de la CGEM, le bureau dirigeant s’active pour trouver une solution immédiate de nature à assurer la continuité de la gouvernance. En effet, en l’absence d’un vice-président, Faïçal Mekouar, ex-numéro 2 de la CGEM ayant démissionné le 18 juillet dernier, cette situation donne lieu à une vacance de fait à la tête du syndicat patronal. Selon nos sources, une réunion d’urgence comprenant le proche entourage du désormais ex-président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, se tient en ce moment même au siège de la confédération. Objectif : plancher sur les statuts de la CGEM afin de déterminer la marche à suivre pour assurer une transition rapide en termes de gouvernance.
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