La barbe. Moins d’une semaine après l’attaque de la préfecture de Paris, perpétrée par un fonctionnaire de police radicalisé ayant tué quatre de ses collègues le 3 octobre, l’Islam, s’il l’avait quitté, refait surface dans le débat national hexagonal.
En chef de file, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, auditionné par la commission des Lois de l’Assemblée nationale le 8 octobre, a ouvert la porte à une traque de “chaque signe de radicalisation religieuse”.
Sous le feu des critiques depuis l’attaque, le locataire de l’hôtel de la place Beauvau a listé pendant de longues minutes les différents éléments indiquant une liste (non-exhaustive) d’éléments attestant d’un changement de comportement : “Une pratique religieuse rigoriste, particulièrement exacerbée en matière de ramadan” ou encore un “changement de comportement dans l’entourage”, “le fait d’accepter de faire la bise ou non” et le simple “port de la barbe”.
Une liste qui a barbé le député franco-marocain, M’jid Guerrab. L’élu de la 9e circonscription des Français établis hors de France a pris la parole en séance pour rappeler que “pendant le ramadan, il y a une pratique un peu plus forte de la religion puisque le soir, tous les musulmans qui sont un peu pratiquants se rendent à la mosquée pour prier et font des séries de prières qui s’appellent les tarawih”.
.@mjidelguerrab répond à @CCastaner sur les signes de radicalisation : "Vous avez cité le port de la barbe, ça peut être problématique, je constate que vous avez une barbe vous-même…"#DirectAN #Prefecture pic.twitter.com/XI1HSDfMi3
— LCP (@LCP) October 8, 2019
Et de faire montre d’ironie : “Je constate que vous avez une barbe vous-même, si vous étiez musulman, j’espère que vous ne seriez pas signalé”.
A la suite de ces propos sur la détection des signes de radicalisation, de nombreuses critiques ont plu sur Christophe Castaner. Notamment sur les réseaux sociaux où un hashtag “#Signaletonmusulman” est rapidement devenu populaire, tournant en ridicule la sortie du ministre. Des railleries et traits d’humour que ce dernier a jugés “méprisables”.
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