A l’image de ses derniers moments au ministère, le mandat d’Anas Doukkali a connu de nombreux tumultes à la tête d’un secteur en colère, en proie aux crises. Hissé au poste de ministre de la Santé en janvier 2018, il a manœuvré à vue entre blocages du personnel médical et pénurie de médicaments, d’infrastructures et de réformes.
Anas Doukkali était attendu pour mettre sur pied les grandes lignes du Plan de Santé, Vision 2025. Ses principaux chevaux de bataille : l’élargissement de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et de la couverture sociale universelle à la quasi-intégralité des Marocains, elle qui ne concerne finalement que 64 % de la population.
Malgré des avancées, les réformes patinent. L’accès aux soins reste inéquitable avec 0,6 consultation de médecine générale par habitant chaque année, alors que la pénurie de ressources humaines reste prégnante : on recense seulement 1,51 professionnel de santé pour 1 000 habitants… contre un objectif de 4,45.
Anas Doukkali figure parmi les plus grands perdants de ce remaniement. Et pour cause, c’est l’avenir politique de l’homme âgé de 46 ans qui est désormais en question. Démissionnaire du bureau politique du PPS après avoir vigoureusement fait part de sa désapprobation quant au retrait du parti au sein de la coalition gouvernementale, il pourrait se retrouver de plus en plus isolé.
Contacté par TelQuel, le secrétaire général du PPS Nabil Benabdellah avait fait part d’une “série de mesures disciplinaires” prises en interne sans pour autant en évoquer la forme. Les récentes déclarations d’Anas Doukkali laissent pourtant penser qu’il pourrait briguer la tête du parti en vue de préparer 2021. “Ma démission ne veut pas dire que je quitte le PPS, bien au contraire, annonçait-il dans des propos relatés par Médias24. J’appelle d’ailleurs à la convocation d’un congrès extraordinaire pour donner la parole à tous ceux qui ont été négligés (femmes et jeunes) et pour redresser la situation politique du parti.” Suicide politique ou pari risqué ?
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