Lancer de chaises, sang et autres empoignades... Le résumé du week-end politique

La fin de la semaine politique a été marquée par des activités partisanes houleuses voire violentes au sein du Mouvement populaire et du parti du Progrès et du socialisme.

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Ambiance au parti du Mouvement populaire. Crédit: Rue20.com

Les membres du Conseil national de la Jeunesse du Mouvement populaire devaient élire ce 6 octobre à Rabat les 24 membres de leur bureau politique. Mais ce qui devait être une banale activité partisane s’est transformé en grabuge où le sang a coulé sous les jets de chaises et autres projectiles. Le tout en présence du secrétaire général du parti, Mohand Laenser, qui s’est vu contraint de quitter les lieux et d’alerter les forces de l’ordre.

Alors que les adhérents s’apprêtaient à élire les 24 membres du nouveau bureau politique de la Chabiba, une poignée de personnes s’est introduite dans la salle, improvisant un sit-in devant l’estrade où se trouvait Mohand Laenser. Ils dénoncent “l’exclusion des jeunes [adhérents, NDLR] du Rif et des provinces du Sahara”, et crient à “la corruption des instances du parti”. Les caméras de Rue20.com ont documenté les scènes de violences qui ont fini par suspendre la session.

D’après les sources de Hespress, ces affrontements sont dus à une discorde entre deux courants du parti — l’un porté par le secrétaire général lui-même, l’autre par Mohamed Fadili et Lahcen Ait Ichou, membres du bureau politique et respectivement députés des communes de Driouech et Khénifra — autour de “nominations aux cabinets ministériels et des directions publiques, à la veille du remaniement gouvernemental”.

Passe d’armes chez les camarades

Deux jours plus tôt, la session extraordinaire du Comité central du parti du Progrès et du développement a également tourné, dans une moindre mesure, à la bagarre. Le parlement du parti du livre devait avaliser la décision du bureau politique de se retirer du gouvernement El Othmani. A peine les résultats du vote annoncés (234 votes en faveur du retrait, 34 contre et 6 abstentions) que la salle entrait en ébullition. Les images tournées par Rue20.com montrent la colère verbale et physique du secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, contre l’un des membres de sa formation, mais aussi l’emportement de l’ex-secrétaire d’Etat à l’Eau Charafat Afailal, envers le ministre de la Santé Anass Doukkali, après que celui-ci a refusé la décision de quitter le gouvernement et contesté les résultats du vote.

Contactée par Médias24, Charafat Afailal s’est expliquée sur les raisons de sa prise de bec avec le ministre de la Santé. D’après elle, Anass Doukkali “a voulu influencer le déroulement du vote du comité central en poussant une poignée de jeunes à protester”, la faisant “perdre son sang-froid” face à “une minorité qui voulait saboter le processus alors que certains militants venaient de très loin pour valider la décision préalable du bureau politique”.

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