Casablanca débloque 5,5 millions de dirhams pour le mouroir de Tit Mellil

Le Conseil de la ville de Casablanca a décidé d’assumer sa part de responsabilité dans la gestion du centre social Dar El Kheir de Tit Mellil. La subvention annuelle de 5,5 millions de dirhams que consacre le Conseil à cet établissement sera prochainement débloquée, portant à 20 millions de dirhams les subventions annuelles des bailleurs de fonds publics.  

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Résidents du centre social de Tit Mellil. Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

Le Conseil de la ville de Casablanca s’est finalement mobilisé pour redonner vie au mouroir de Tit Mellil. Lors de la session d’octobre du Conseil, tenue le 3 octobre, le Président du Conseil de la ville de Casablanca, Abdelaziz El Omari, a annoncé plusieurs mesures importantes visant à soutenir cet établissement social. Cette intervention fait suite à l’implication du wali de Casablanca, Said Ahmidouch, qui s’est saisi personnellement du dossier suite à la publication par TelQuel d’une enquête portant sur les multiples cas de décès recensés au Centre, ainsi que sur les conditions de vie déplorables de ses bénéficiaires.

Le centre social de Tit Mellil a connu une longue période marquée par la mauvaise gestion et le manque de gouvernance conduisant à la détérioration de sa situation et celle de ses bénéficiaires”, affirme le président du Conseil de la ville de Casablanca. Devant cette situation, poursuit Abdelaziz El Omari, “plusieurs réunions ont été tenues entre les hauts responsables locaux avec pour objectif de concevoir une feuille de route pour l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires du centre”.

Il a été décidé, du côté du Conseil de la ville, de débloquer les subventions annuelles consacrées au centre et qui s’élèvent à 5,5 millions de dirhams. Le président du Conseil a précisé qu’une subvention supplémentaire de 2,5 millions de dirhams sera versée par le conseil communal. L’objectif ? “Porter à 20 millions de dirhams la subvention annuelle des différents bailleurs de fonds publics pour garantir au centre les ressources financières nécessaires à sa bonne gestion”, souligne Abdelaziz El Omari. Il a également annoncé qu’un comité de suivi sera constitué au niveau du Conseil de la ville avant de procéder au versement des subventions au titre de l’année 2019. Une mesure qui permettra d’éviter les erreurs du passé.

Les conseillers de la ville, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, ont insisté sur la nécessité de sanctionner les différents responsables du désastre avant de tourner la page. “Nous ne pouvons pas entamer une nouvelle période avant de procéder à un audit général de l’établissement et sanctionner les responsables du malheur des bénéficiaires du centre social de Tit Mellil”, martèle Abdessadek Mourchid, président du groupe du RNI au Conseil de la ville. Du même avis, Karim Glaibi, président du groupe du PAM, a demandé à ce qu’“un comité soit créé avec l’objectif d’assurer un suivi assidu de la situation financière de l’établissement, mais aussi de la situation sociale et sanitaire de ses bénéficiaires”. 

Ces mesures et celles prises par le wali de Casablanca ont été accueillies avec beaucoup d’optimisme par la société civile. Pour Hasna Hajib El Idrissi, membre de l’Instance nationale des droits de l’homme (INDH), qui suit de près le dossier, “un vent de changement souffle à présent sur le centre. C’est une réalité”. Elle poursuit : “Après plusieurs mois de travail assidu, nous avons pu imposer ce changement. C’est en partie grâce à l’implication des journalistes sérieux qui ont porté le débat sur le malheur des bénéficiaires du centre au niveau l’espace public, et en grande partie grâce à l’enquête de TelQuel qui a dévoilé les différents maux du centre, et au suivi consacré à ce dossier permettant de dénoncer le laxisme des responsables.”

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