Maghreb Steel a eu gain de cause. Dans un avis publié le 27 septembre, le ministère de l’Industrie faisait savoir que suite aux résultats préliminaires de l’enquête de sauvegarde ouverte le 29 mai dernier, le département de Moulay Hafid Elalamy a décidé “d’appliquer une mesure de sauvegarde provisoire sur les importations des tôles laminées à chaud”.
Cette mesure de sauvegarde provisoire consiste en l’imposition d’un droit additionnel ad valorem de l’ordre de 25 % sur les importations de tôles laminées à chaud. D’une durée de 200 jours, la prolongation ou non de cette mesure dépendra des résultats définitifs de l’enquête ouverte par le ministère.
Le ministère de l’Industrie a justifié cette décision d’une part par l’accroissement des importations de tôles laminées à chaud de 44 % cours de la période 2014-2018, passant de 74 488 tonnes en 2014 à 107 213 tonnes en 2018. Par rapport à la production nationale, “les importations sont passées, durant la période 2014-2018, de 22 % à 26 %. Entre 2017 et 2018, elles se sont accrues de 16 % à 26 %”, peut-on lire dans l’avis.
Cet accroissement des importations a eu pour effet la dégradation des indicateurs de la branche nationale entre 2017 et 2018, manifestée notamment “par la baisse de la part de marché de 7,7 %, de la production de 19,4 %, des ventes de 28 %, et du taux d’utilisation et surtout de la profitabilité”, écrit le ministère. A noter que Maghreb Steel est le seul fabricant national de tôles laminées à chaud.
Cette mesure vient remplacer les mesures antidumping qui sont en vigueur depuis 2014. Un dispositif de protection qui irritait aussi bien la Turquie, qui a déposé plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), que les industriels nationaux, qui accusent Maghreb Steel de profiter de sa situation de monopole pour augmenter ses prix.