Ils étaient très attendus, mais les Lions de l’Atlas n’ont pas pu faire oublier la dernière désillusion en Coupe d’Afrique des Nations. C’est donc avec le souvenir d’une défaite face au Bénin comme dernière sortie que l’équipe nationale a entamé son match amical face au Burkina Faso. Et pour la première rencontre avec le nouveau sélectionneur Vahid Halilhodzic, les Lions ont eu à faire avec un adversaire coriace.
Le Bénin toujours dans les têtes
Alors qu’une nouvelle page de l’histoire du football national s’ouvre avec le nouveau sélectionneur bosnien, les joueurs ne semblaient pas libérés des vieux démons de la CAN 2019. Dès l’entame du match, la lenteur de la préparation des actions ont permis au Burkina Faso de récupérer le ballon dans des zones sensibles, et mettre la charnière défensive marocaine, inédite, en difficulté. Zouheir Feddal et Yunes Abdelhamid ont composé l’axe de la défense, alors que les couloirs étaient occupés par Nabil Dirar, capitaine d’un soir à droite, et Fouad Chafik à gauche.
Au milieu de terrain, la doublette Fayçal Fajr et Sofyan Amrabat manquait d’automatismes. Le cadet de Nordine s’occupait des tâches ingrates tandis que Fajr devait trouver Hakim Ziyech, qui a joué derrière Rachid Alioui en pointe. À droite, Amrabat occupait le couloir, alors qu’à gauche, Vahid Halilhodzic a fait confiance à Amine Harit. Individuellement ou collectivement, les Lions de l’Atlas ont manqué de précision. Que ce soit à la construction ou dans le dernier geste, les déchets techniques ont été le mot d’ordre d’une première période éclairée par deux frappes de Hakim Ziyech, l’une sur le gardien, alors que la seconde a atterrit sur le poteau extérieur des cages des Burkinabés.
Avant la pause, les adversaires ont poussé à l’erreur la charnière défensive des Lions de l’Atlas pour s’offrir un face à face avec Yassine Bounou, qui a su s’interposer.
La pause n’a pas changé le système de jeu des Lions version Vahid. Toujours imprécis, les Lions ont longtemps peiné à trouver la faille. L’absence d’ambiance dans les gradins du stade de Marrakech commence à se faire ressentir dans les jambes des joueurs qui semblaient pourtant vouloir bien faire. Mais les têtes, toujours au Caire, ne suivaient pas. Comme un symbole, le Maroc obtient un penalty. Ziyech s’élance, et manque encore le coche. Cette fois, ce n’était pas le poteau, mais le gardien qui a repoussé le ballon au grand dam du meneur de l’Ajax.
Quinze minutes pour l’espoir
Il a fallu que les Burkinabés ouvrent le score suite à une faute de main de Munir Mhamdi qui a remplacé Bounou, pour piquer l’égo des Lions. Ils ont d’abord timidement réagit, avant que la connexion Taarabt-Ziyech-Carcela ne fasse son effet. L’entrée en jeu du joueur du Benfica s’est fait ressentir, à l’image de Youssef Aït Bennasser. Le nouveau Girondin a remplacé Sofyan Amrabat en sentinelle, et a vite fait valoir sa vision du jeu. Malgré un mercato compliqué, Aït Bennasser a montré de très belles choses et pris l’initiative en prenant des risques avec des passes vers l’avant.
Carcela qui a remplacé Harit, dans la tourmente, puisque l’arbitre assistant s’est trompé de numéro en sortant Fajr, pour mettre coach Vahid en colère, était très disponible pour ses coéquipiers. Les milieux tentaient de trouver Walid Azaro en pointe, mais le joueur d’Al Ahly était souvent esseulé entre les défenseurs adverses.
Il a fallu un corner, puis un cafouillage pour que Yunis Abdelhamid dévie un ballon de la tête qui fini au fond des filets après un ricochet sur Zouheir Feddal, qui a fait son grand retour en sélection, deux ans après.
Durant les 15 dernières minutes de jeu, les Lions ont montré plusieurs belles choses. Ils étaient meilleurs que pendant les 75 minutes qui ont précédé le but du Burkina Faso, et c’est notamment grâce aux remplaçants comme Anouar Tuhami, le milieu du Real Valladolid qui a joué juste malgré la pression des débuts.
Vahid Halilhodzic a salué tout son banc avant de quitter la pelouse. Beaucoup de travail attend ces Lions en totale reconstruction après le départ de Hervé Renard. Et il leur faudra du temps pour s’adapter à un nouveau système de jeu, sans M’bark Boussoufa, qui a cruellement manqué à l’entrejeu des Lions de l’Atlas.