Le procureur nie le caractère politique de l’affaire Hajar Raissouni

Dans un communiqué publié le 5 septembre, le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat, où a été présentée la journaliste Hajar Raissouni après son arrestation le 31 aout alors qu’elle était suspectée d’avortement, nie le caractère politique de cette affaire.

Par

L’arrestation de la journaliste concernée n’a rien à voir avec sa profession, elle est due à sa visite dans une clinique qui a été contrôlée principalement sur la base d’informations obtenues par la police judiciaire sur la pratique habituelle des avortements dans la clinique concernée”, affirme le communiqué.

Et de poursuivre : “L’enquête en question n’a rien à voir avec la profession de journaliste, mais concerne des actes constituant des infractions pénales au regard du droit pénal, à savoir la pratique de l’avortement, l’acceptation et la participation d’avortements à des tiers et la corruption conformément aux articles 444, 450, 454, 490 et 129 du Code pénal”.

Le procureur poursuit en détaillant les examens gynécologiques qu’a subis Hajar Raissouni depuis son arrestation et en communique les résultats, pour le moins intimes.

De nombreuses personnalités et activistes ont exprimé leur solidarité avec la journaliste, comme l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane ainsi que l’historien Maati Mounjib, Abdelouahab Rafiki alias Abou Hafs… La présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMHD), Khadija Riyadi, présidente de l’Association citée par Yabiladi, estime que “l’accusation d’avortement n’est qu’une excuse pour mettre Hajar Raissouni en prison à cause de son travail journalistique et pour faire pression sur son environnement, notamment le journaliste Slimane Raissouni (son oncle, éditorialiste à Akhbar Al Yaoum”.

Pour le professeur Chafik Chraibi, gynécologue et président de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, “cette arrestation est excessive aussi bien pour la journaliste que pour le médecin. Nous avons pris l’habitude, ces dernières années, de voir beaucoup d’arrestations pour des cas d’avortement. Il y a eu beaucoup d’arrestations de médecin et d’équipe de médecin. Ce qui est exceptionnel, en revanche, c’est l’arrestation de la femme avortée”. Il poursuit : “Généralement, la femme avortée est interrogée et le plus souvent relâchée. Dans les rares cas où ça arrive jusqu’au jugement, elle s’en sort par acquittement ou par un petit sursis.

à lire aussi