Quinze minutes de pluies ont été suffisantes pour causer des ravages dans la région d’Imlil. Le dimanche 1er septembre, cette région située au coeur du Haut-Atlas, dans la province d’El Haouz (70 km de Marrakech), a assisté impuissante à des pluies diluviennes entraînant d’énormes crues qui ont emporté tout sur leur passage.
Les photos et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux témoignent de la force des éléments dans ces deux grandes vallées de la région, la vallée d’Imlil et celle d’Imnane. Elles ont été envahies par une vague de boue charriant d’énormes blocs de pierres, ainsi que des voitures stationnées aux bords du cours d’eau. « Nous n’avons pas assisté à ce phénomène depuis le 17 août 1995 », se rappelle Mohamed Azougah, membre de l’Association Générations, active dans la Vallée d’Imnane, contacté par TelQuel.
« Ces torrents de boue n’ont heureusement pas causé de dégâts humains, ni de blessures », nous confirme Abdellatif Jaidi, responsable de la communication à la Province d’El Haouz. Toutefois, plusieurs dégâts matériels ont été observés. A Imlil, cinq voitures ont été emportées par la vague de boue et sont coincées dans l’éboulement. En outre, un pont est complètement bloqué par le charriage. « Les services de l’équipement se sont mobilisés pour dégager le charriage et rendre le pont opérationnel. Ceci s’effectuera dans la journée », affirme la même source.
Dans la vallée d’Imnane, on déplore la destruction de terres agricoles et l’enclavement de la localité à cause de la crue. « Les noyers plantés dans le lit de l’oued, il y a plusieurs décennies, ont été tous arrachés et les terres noyées ne pourront pas être replantées dans les mois à venir », regrette Mohamed Azougah.
Par ailleurs, la localité est quasiment enclavée à cause des éboulements et de l’augmentation du niveau de l’oued. « Au moins quatre transporteurs sont bloqués dans les environs d’Imnane et ne parviennent pas à avancer depuis hier », rapporte la même source. Le porte-parole de la province, souligne, quant à lui, qu’aucun enclavement n’est signalé dans la région « grâce à l’intervention des services compétents qui se sont mobilisés sitôt pour libérer les routes menant vers les deux villages ».
Si le bilan de cette crue « inhabituelle » est plutôt « minime », c’est en partie en raison d’une intervention proactive des autorités locales qui ont alerté la population d’une probable augmentation des niveaux des oueds après l’annonce par la Direction de la météorologie nationale (DMN), dans la matinée, d’importantes averses orageuses à la province d’El Haouz, selon le porte-parole de la province. « La province a avisé les agents d’autorités d’une éventuelle intempérie. Vers 10 heures du matin, les moqqadems se sont déplacés pour avertir la population locale et lui interdire de s’approcher du lit des oueds », explique Abdellatif Jaidi. Une information confirmée par le membre de l’Association Générations. Ce dernier abonde : « la région d’Imlil connait une grande affluence de touristes durant la période estivale. Heureusement, que la majorité d’entres eux ont quitté la région à cause de la rentrée scolaire, sinon on aurait eu un bilan plus lourd ».