Les premiers détails de l'accord entre les étudiants médecins et l'Exécutif

Dans un communiqué publié dans la nuit, la Commission nationale des étudiants en médecine a annoncé la signature d’un accord avec l’Exécutif qui marque la fin effective du boycott des examens.

Par

Après des mois de lutte, le mouvement de boycott des étudiants en médecine prend fin. La CNEM a décidé d'accepter l'offre de l'Exécutif. Crédit: Tniouni/TelQuel

Après des mois de blocage, de tergiversations, de négociations avortées, la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) a annoncé, dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, la signature d’un procès-verbal d’accord avec le gouvernement. Cet accord, qui met officiellement un terme au boycott, répond à plusieurs revendications du mouvement estudiantin.

Il prévoit notamment la suspension de la sixième année en médecine dentaire. Une commission, impliquant les étudiants, sera créée pour vérifier que les conditions d’enseignement pour cette sixième année de médecine dentaire, notamment matérielles, sont satisfaites.

En ce qui concerne la médecine générale, l’accord prévoit notamment la création de 150 postes de résidents par an sur 5 ans. Ces derniers seront composés de 100 postes contractuels et 50 postes non contractuels. D’ici 2025, l’accord prévoit soit une stagnation, soit une augmentation du nombre de postes.

L’accord précise aussi que les centres hospitaliers universitaires affiliés au privé deviendront des centres de stage pour les étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire du privé. Le texte annonce également un engagement de l’Exécutif sur l’accélération des travaux du CHU de Tanger (avant la fin 2020) et de celui d’Agadir (avant la fin 2021).

A travers cet accord, le gouvernement s’engage par ailleurs à équiper les centres de santé actuels, conformément aux critères médicaux et universitaires. Un programme détaillé et budgétisé sera mis sur pieds dans les trois mois suivant la signature de l’accord.

Une “session exceptionnelle” prévu

En vue des examens de rattrapage, l’accord prévoit que des séances de soutien soient dispensées aux étudiants. Cet accompagnement se fera à travers les conseils de faculté et les bureaux d’étudiants. Exceptionnellement, les examens du premier et du second semestres seront rattrapés. Un “session exceptionnelle” est prévu pour compenser les mois de cours manqués. La reprise universitaire se fera, en vertu du procès verbal signé par les deux parties, après les examens de ce “session exceptionnelle”.

Le concours d’accès à l’internat pour le compte de l’année 2019 sera, lui, reporté à la première semaine du mois de janvier 2020. Le concours du résidanat aura lieu durant la même période, mais aucune date précise n’est communiquée dans l’accord signé par la CNEM et l’Exécutif, et dont nous détenons copie.

Augmentation des indemnités

Le document annonce également la tenue d’examens de rattrapage des stages hospitaliers sans toutefois les fixer dans le temps. L’accord prévoit aussi une augmentation des indemnités versées aux étudiants de la 7e année affectés aux centres hospitaliers du ministère de la Santé. Celle-ci atteindra 2.000 dirhams à partir de janvier 2020.

Suite à cette annonce, la CNEM déclare la levée officielle du boycott estudiantin qui durait depuis le 25 mars dernier. Dans un des points mentionnés dans son communiqué, la commission estudiantine annonce également une conférence de presse “dans les prochains jours”.

Pour rappel, le conflit estudiantin a connu dans la nuit de mardi à mercredi, un dénouement inattendu. Alors que l’accord avait été rejeté par une majorité d’étudiants lors d’un vote, la CNEM a contre toute attente décidé d’accepter l’offre de l’Exécutif, provoquant l’ire des étudiants médecins.