Les médecins du public en grève, 1.300 démissions attendues

Le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) annonçait la semaine passée une grève des médecins du secteur public. Dénonçant leurs mauvaises conditions de travail et le niveau trop bas de leurs salaires, ils annoncent la démission collective de 1.300 d'entre eux à la fin du mois.

Par

Image d'illustration Crédit: Reda Anouar

Le communiqué du syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) daté du 7 juillet annonçait la couleur. Une grève générale des médecins, pharmaciens et médecins dentistes du secteur public a été observée dès ce jeudi et s’étendra aux 16, 19, 22 et 23 août.

Le mouvement épargnera les services des urgences médicales et de réanimation. La grève touche les centres de santé, les dispensaires et toutes les structures de médecine publique au Maroc, à l’exception des Centres hospitaliers universitaires (CHU). Cette annonce de grève du SIMSP a été accompagnée de celle de la démission collective de 1.300 médecins. Cette dernière sera présentée à la fin du mois au ministère de la Santé.

Statut quo

Cette grève fait suite à deux ans de dialogue infructueux avec la tutelle, malgré un accord “de bonne volonté” signé par le SIMSP et le ministère de la Santé le 24 décembre 2018. Les revendications n’ont pas changé depuis plus de deux ans, nous explique le docteur El Mountadar Alaoui, secrétaire général national du SIMSP.

“Rien n’a été fait depuis l’accord trouvé avec le ministère de la Santé. Nous voulons une amélioration des conditions de travail, un meilleur matériel, plus de moyens humains, de meilleures conditions pour l’accueil du patient marocain. Nous demandons aussi une revalorisation salariale avec l’application de l’indice 509 complet pour les médecins, pharmaciens et médecins dentaires du secteur public. Aujourd’hui, ils commencent avec l’indice 336, qui correspond à un diplôme de master. Après un bac +13 voire 15, on commence avec un salaire de 8.000 dirhams. Ce n’est pas normal”, déplore notre interlocuteur.

à lire aussi

Importante perturbation  venir

Depuis 2018, de nombreuses grève et démissions de médecins ont été observées à travers le pays, comme en avril dernier où plus de 300 médecins du secteur public annonçaient leur démission dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Cette fois-ci, le secrétaire général du SIMSP explique que “1.000 démissions ont été présentées  à l’échelle nationale. Nous tablons sur 1.300 d’ici la fin du mois d’août”.

Le ministère nous les refuse, car elles sont faites à titre collectif. Elles ne seront reconnues qu’à titre individuel. C’est pour cela que nous opterons pour ce type de démission dès septembre prochain si le ministère refuse de satisfaire nos revendications ou d’accepter notre démission collective”, promet El Mountadar Alaoui.

Concernant le suivi de la grève, le SIMSP annonce ne pas disposer de chiffres pour le moment. Toutefois, “la perturbation sera grande, car nous rassemblons plus de 70% des médecins, médecins dentistes et pharmaciens du public à l’échelle nationale”, nous confie le secrétaire général du syndicat. Il poursuit : “il y a une cessation totale des activités opératoires et des consultations, excepté pour les urgences, mais les autres professions, infirmiers, aide soignants, travailleront”. Malgré nos tentatives, le ministère de la santé est resté injoignable.