Une semaine après le vote à la chambre des représentants, le Parti de la justice et du développement (PJD) revient sur le vote incohérent de ses députés sur le projet de la loi-cadre sur l’enseignement. Dans une tribune publiée dans la soirée du 28 juillet sur le site du parti, le premier vice-secrétaire général Slimane El Amrani tente d’expliquer en trois points les raisons derrière la division autour de ce vote.
Le texte en question avait été voté avec 241 voix favorables et quatre contre, à savoir celles El Mokrie Abouzayd El Idirissi et Mohamed El Othmani, tous les deux élus PJD et Omar Balafrej et Mustapha Chennaoui de la Fédération de gauche démocratique (FGD). 21 autres députés du Parti de l’Istiqlal (PI) se sont abstenus. En ce qui concerne l’article 2 sur l’alternance linguistique à l’origine d’un blocage de plusieurs mois, il a recueilli 144 voix pour, 2 contre, et 118 abstentions, tandis que l’article 31 a eu 144 voix pour, 2 contre et 116 abstentions.
Au PJD, l’ancien secrétaire général Abdelilah Benkirane a appelé ses “frères” à s’y opposer. Saad Eddine El Othmani, l’actuel patron du parti à la lampe, a lui appelé à voter pour le texte dans sa globalité et à s’abstenir concernant les deux articles controversés pour ainsi “faire passer les intérêts du pays en premier, avant ceux du parti”. Driss El Azami El Idrissi, président du groupe parlementaire PJD à la chambre des représentants, a de son côté préféré démissionner de ce poste quelques heures avant le jour du vote en plénière. Pourquoi autant de divergences au sein du même parti ?
“L’approche participative”
Slimane El Amrani explique qu’El Othmani a d’abord adopté une “approche participative” pour débattre du texte. Une série de réunions a été organisée du 11 février à début avril dernier. Un “consensus avait alors été trouvé : celui de s’abstenir lors du vote des articles 2 et 31 et de voter favorablement pour le reste des articles ainsi que le projet dans son ensemble”, explique le vice-secrétaire général du parti à la lampe. Il précise que “cette orientation n’a fait l’objet d’aucune opposition au sein du secrétariat général.” Depuis, “certains groupes parlementaires ont appelé à reporter le vote relatif au projet de la loi-cadre,” ce qui a mené selon lui à un “blocage”.
Slimane El Amrani relève également “l’institutionnalisme” prôné par le règlement intérieur du parti. Le “secrétariat général est exclusivement et institutionnellement autorisé à prendre la décision appropriée à ce sujet en vertu des dispositions du statut du parti”, rappelle-t-il dans sa tribune. “Cette approche a été également adoptée par le secrétariat concernant la proposition du frère Mustafa Ramid exprimée lors de la réunion extraordinaire du jeudi 11 avril 2019, qui suggérait la tenue d’une session extraordinaire par le Conseil national du parti pour en débattre”, poursuit El Amrani, indiquant qu’ “aucun des membres impliqués dans le sujet n’avait accepté cela puisque parce que le spécialiste en la matière est le secrétariat général”.
Il assure enfin que le secrétariat du PJD a “assumé sa responsabilité dans ce dossier depuis sa première réunion le 11 février dernier, jusqu’aux réunions successives qu’il a tenues ensuite pour trouver une formule qui mette tout le monde d’accord et qui soit la plus fidèle à la vision stratégique du Conseil supérieur de l’éducation”.